Le bon vieux temps, vraiment?

Récemment, en parcourant le magazine belge Femmes d’Aujourd’hui, un article a attiré mon attention : « C’était pas mieux avant ».
Loin de la nostalgie qui enveloppe parfois le passé d’un voile édulcoré, il revenait sur certaines réalités d’autrefois qui paraissent aujourd’hui difficilement concevables.
Parmi les exemples cités, il y avait la place omniprésente du tabac dans la société.
Jusqu’au début des années 2000, fumer dans les lieux publics était la norme: restaurants, bureaux, trains, voire avions, tout le monde baignait dans la fumée, que l’on soit fumeur ou non.
D’autres réalités du passé ont de quoi surprendre les jeunes d’aujourd’hui.
Pendant longtemps, l’homme a été considéré comme le véritable chef de famille, au détriment de son épouse qui, juridiquement, dépendait de lui. Autre fait marquant: la ceinture de sécurité, aujourd’hui incontournable, était autrefois perçue comme un gadget superflu, voire dangereux, et nombreux étaient ceux qui refusaient de l’attacher.
Jusqu’au début du XXe siècle, des drogues comme l’opium et la cocaïne étaient prescrites en toute légalité pour soulager divers maux, de la toux aux troubles du sommeil en passant par les douleurs chroniques et l’anxiété.
Ce n’est qu’avec le temps que l’on a pris conscience des risques liés à ces substances.
L’amiante, elle aussi, a longtemps été utilisée sans la moindre restriction, omniprésente dans la construction et l’industrie, avant que l’on ne prenne la pleine mesure du danger sanitaire qu’elle représentait.
Quant à l’alimentation des écoliers, elle a connu des pratiques qui semblent aujourd’hui difficilement imaginables: jusqu’aux années 80, il était courant de servir de la bière de table dans les cantines belges.
Certes, elle affichait un faible taux d’alcool, mais elle en contenait tout de même, et des générations d’enfants en ont ainsi consommé sans même en avoir conscience.
Enfin, l’éducation suivait une logique bien différente de celle d’aujourd’hui.
Loin des approches pédagogiques bienveillantes, on parlait alors d’une éducation à la dure, où la discipline passait souvent par des punitions corporelles et des méthodes autoritaires. 
En lisant cet article, un passage m’a particulièrement choquée, bien que je connaissais déjà l’existence du sujet abordé.
Il concerne la tolérance juridique dont bénéficiait autrefois le crime passionnel en Belgique comme dans de nombreux pays européens.
Jusqu’à une époque relativement récente, un homme subissant l’adultère de son épouse pouvait tuer cette dernière ou son amant sans encourir la même peine de prison que celle encourue pour un meurtre classique.
L’acte était considéré comme une réaction de rage incontrôlable, une atteinte à l’honneur masculin qui justifiaient, aux yeux de la loi, une indulgence surprenante.
Fait encore plus révoltant, cette clémence ne s’appliquait pas aux femmes.
Une épouse trompée qui aurait commis le même acte ne bénéficiait d’aucune circonstance atténuante.
La jalousie et la colère étaient considérées comme des émotions exclusivement masculines, et la douleur d’une femme trahie n’avait pas droit à la même reconnaissance.
Heureusement, ce cadre juridique a fini par évoluer.
Dès les années 70, des réformes ont progressivement mis fin à cette vision archaïque, effaçant cette inégalité flagrante et réaffirmant que la loi devait protéger tous les individus de la même manière.
Il reste encore d’immenses défis à relever pour notre civilisation, et le monde d’aujourd’hui est bien loin d’être parfait.
Mais ces exemples rappellent que, face à ce qui se pratiquait autrefois, certaines évolutions étaient déjà plus que nécessaires.

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