D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu des animaux doués pour la communication.
Ado, lorsque j’enregistrais des chansons en m’accompagnant à la guitare, mes perruches réagissaient avec enthousiasme, ce qui m’obligeait à les déplacer dans une autre pièce, le temps que je termine.
Billy, mon cobaye, manifestait lui aussi son enthousiasme (ou son agacement?) de manière très bruyante.
Je me souviens d’un jour où je terminais l’enregistrement de « Et j’entends siffler le train ».
Il avait été sage: après une dizaine de tentatives avortées par ses gazouillements, il avait tenu le silence jusqu’aux dernières notes.
Mais alors que je chantais la dernière phrase « J’entendrai siffler ce train… toute ma vie… », il a lancé un tonitruant « Pouiiiiiit, pouiiiiit ».
Que j’ai gardé… c’était trop drôle!
J’étais déjà en Suisse lorsque, au décès de Maman, j’ai hérité de son canari, dont personne ne voulait.
Il faut dire qu’il avait commencé sa vie avec ma grand-mère, puis avait survécu à ma mère… c’était inquiétant pour son prochain adoptant.
Je l’ai ramené dans sa grande cage, de Bruxelles à Leysin, en Suisse, et il a encore vécu plusieurs années.
Piroulit adorait chanter avec moi.
Dès que je sortais ma guitare, il lançait des roulades à n’en plus finir.
A cette époque, j’enregistrais mes propres chansons, et c’était un casse-tête de lui faire comprendre qu’il fallait éviter de m’accompagner…
Je couvrais sa cage d’un linge pour lui donner l’illusion qu’il faisait nuit… et je l’entendais chanter timidement dessous.
Ce qui, immanquablement, me faisait culpabiliser: je retirais le linge et je me résignais!
Je vous passe l’épisode de mon adorable chien qui hurlait à la mort lorsqu’il entendait le son de l’harmonica, ne supportant pas ses notes aiguës.
Et aujourd’hui, ce n’est plus un chien, mais une chorale canine qui m’accompagne lorsque je tente d’enregistrer mes premiers épisodes de podcasts.
Mes trois demoiselles bichons havanais aboient toutes les trois de concert dès qu’elles pensent entendre un bruit, se moquant complètement de mes demandes répétées du genre: « Chuuuuut: on n’aboie pas pendant dix minutes! »
Même si ces interruptions bruyantes sont énervantes sur le moment, je n’arrive pas à leur en vouloir.
Et, surtout, je ne voudrais pas que le fait de lui interdire d’aboyer coupe Kali dans ses élans.
Car, chaque matin, notre petit panda vient me retrouver et me fait la conversation pendant un petit moment.
Elle pousse de doux « wouh wouuuuh waf » qu’elle module en fonction de ce que je lui réponds.
Je prends de ses nouvelles, elle prend des miennes et elle commente.
Et… j’adore cela… c’est un des plus jolis moments de la journée!