Mon amour de Pomme est parti…

Mardi soir, ma petite Pomme nous a quittés.
Cela faisait plusieurs semaines que sa vie se compliquait… et depuis deux ou trois jours, elle n’allait vraiment plus bien.
Mais mardi matin, son état s’est brutalement dégradé.
Nous avions toujours espéré qu’elle partirait toute seule, sans avoir besoin d’aide… mais ce n’est pas ce qui s’est passé.
J’ai toujours dit que ma limite serait de la sentir en souffrance, ce qui n’était pas le cas jusque-là.
Dans les dernières minutes de sa vie, elle a commencé à gémir.
Depuis longtemps déjà, j’avais demandé à notre ami vétérinaire s’il accepterait de venir à domicile le moment venu, pour qu’elle parte sans stress, entourée de ceux qu’elle aime, dans son environnement.
Il m’avait dit oui.
Il a tenu parole.
Il est arrivé en un quart d’heure.
Il a confirmé qu’elle s’en allait et il l’a aidée à partir sans souffrir.
Mon Capitaine et moi étions là.
C’est la première fois que Pomme me fait pleurer.
Je suis ravagée de chagrin.
Elle a été mon inséparable, mon ombre, pendant quinze ans et demi.
Nous avons tout vécu ensemble.

Depuis qu’elle est partie, je reçois des messages de partout, de personnes qui l’ont vue, qui la connaissaient, ou qui avaient appris à l’aimer à travers mes récits.
Je suis bouleversée de voir combien chacun partage notre peine.
Parce que mon Capitaine est, lui aussi, très triste.
Il y a autre chose qui me touche profondément.
Kali et Babou, ses deux petites sœurs d’adoption, ont vécu ces derniers jours avec nous.
Elles étaient là, ont tout vu, tout senti.
Et depuis mardi soir, elles ne sont plus les mêmes.
Elles me regardent, me suivent, comme si elles essayaient de me consoler.
C’est bouleversant. Elles savent.
Mercredi soir, Pomme a eu droit à de véritables funérailles.
Mon Capitaine, en secret, travaillait depuis des mois à fabriquer un cercueil, depuis qu’elle avait eu sa première syncope.
Il ne m’en avait rien dit.
Il voulait être prêt…
Nous l’avons enterrée non loin de la Cabane de la Chouette, dans un endroit qu’elle aimait.
Estelle était là, elle qui l’aimait aussi.
Nous planterons un rosier pour elle… le plus beau…
Je n’ai plus que cet endroit pour la retrouver.
Depuis qu’elle est partie, je suis perdue.
Elle est partout et nulle part, elle me manque terriblement….
C’est un chagrin immense.
Un vide que je ne sais pas encore habiter.