Il y a dans l’Histoire les personnages que l’on admire…
Et il y a ceux qui nous font frémir, qui se sont comportés de manière détestable.
Parmi eux, l’excessif Henri VIII d’Angleterre.
Celles qui l’ont rencontré et qui l’ont épousé en rêvant peut-être de Prince Charmant ont été bien loin de vivre un conte de fée…
Ou, s’il s’agissait d’un conte, il s’apparentait plutôt à Barbe Bleue.
Car avec ses femmes, Henri était d’une cruauté sans bornes.
En 1509, il épouse Catherine d’Aragon dont il aura six enfants.
Mais un seul survit… et il s’agit d’une fille.
Plus de quinze ans de mariage et pas d’héritier mâle vivant…
Catherine est répudiée et éloignée de la Couronne en 1533.
Trois ans plus tard, elle mourra dans la solitude, l’abandon et le chagrin, au château de Kimbolton.
Il faut dire qu’Henri avait une autre raison de se débarrasser d’elle.
Il avait eu le coup de foudre pour Anne Boleyn, l’une des suivantes de la reine.
De longs cheveux bruns, un teint de porcelaine: le roi craque et veut obtenir auprès du pape l’annulation de son mariage.
Mais l’Europe est très catholique et l’Eglise ne rompt pas un mariage en un rien de temps, fut-ce sur l’ordre d’un roi.
La procédure est longue, très longue…
Six ans après avoir commencé les démarches, Henri VIII s’énerve après avoir fait preuve d’une patience étonnante.
Il fait fi de l’accord de l’Eglise et Catherine est répudiée dans la foulée.
Elle a dû être heureuse, Anne Boleyn, en épousant son roi.
Mais l’Eglise, elle, est furieuse et excommunie le souverain et sa nouvelle épouse.
C’est de cet événement que naîtra l’anglicanisme, branche britannique de la chrétienté.
Le bonheur d’Anne sera de courte durée.
En 1536, trois ans après son mariage, elle a subi deux fausses couches et n’a toujours donné qu’une fille à son mari qui se lasse d’elle.
Un complot politique arrive fort à propos, accusant Anne de le tromper.
Son sort est scellé: elle est arrêtée et condamnée à la décapitation.
Mais comme Henri est décidément gravieux, il ordonne que la sentence soit exécutée à l’épée et non à la hache.
Une fois Anne décédée, Henri fait annuler son deuxième mariage.
Et le lendemain de l’exécution, il se fiance à Jeanne Seymour, dame d’honneur de la précédente reine.
Cet entourage royal était décidément un vivier pour le gourmand monarque.
Jeanne est blonde au teint pâle.
Et cette fois, Henri aura un héritier.
Le 12 octobre 1537, son fils Edouard voit le jour.
Mais sa mère ne survivra pas à l’accouchement.
Et pour cause: les historiens pensent qu’il a dû être pratiqué par césarienne pour éviter de mettre l’enfant en danger.
Jeanne aura été une mère sacrifiée…
Pas question pour Henri de rester seul.
Cette fois, il choisit sa quatrième épouse sur portrait et pour raisons politique.
Anne de Clèves entre dans sa vie, mais dès qu’il la découvre, le roi lui voue une antipathie chronique.
Pas question de consommer un mariage avec une femme qui ne lui plaît pas.
Au bout de six mois, le mariage est annulé et Anne s’en va.
Elle a survécu, recevant même de généreux dédommagements!
Et elle restera en bons termes avec le monarque qui la conviera souvent à la Cour.
La cinquième épouse, Catherine Howard est jeune et jolie.
Cousine d’Anne Boleyn, elle commettra l’erreur de tromper son mari.
Ce qui lui vaudra d’être décapitée elle aussi le 13 février 1542.
Cette fois, Henri, devenu malade, épouse une femme pleine de sollicitude pour lui: Catherine Parr.
Elle va prendre soin de lui durant ses dernières années.
Par bonheur pour elle, Henri mourra à 37 ans sans avoir trouvé d’excuse pour lui faire perdre la tête.
Martine Bernier