Hier soir, nous passions la soirée chez des amis.
Nous savons que, lorsque nous les rencontrons, la conversation ne sera jamais banale.
Mathématicien et philosophe, le compagnon de mon amie a voué sa vie à la science, à la pensée.
J’ai déjà parlé de lui, Ronald Cicurel: il a fait paraître l’an dernier un ouvrage « L’ordinateur ne digérera pas le cerveau ».
Sa culture est phénoménale, et sa pensée est celle d’un savant érudit.
L’écouter parler est à la fois déroutant et passionnant.
Il aborde des sujets dont, pour certains, je n’avais jamais entendu parler.
Pédagogue dans l’âme, il prend la peine de les rendre abordables, comme il le ferait pour ses élèves, parsemant son discours d’anecdotes tirées de l’Histoire… que je m’applique à vérifier ensuite et dont aucune n’est fausse.
Dans la soirée, la conversation a porté sur les voyages dans le temps.
Et c’est là que nous avons réalisé, mon Capitaine et moi, que, depuis longtemps, les scientifiques se sont penchés sur ces questions et ces thèmes que nous ne rencontrons en principe que dans les films de sciences fiction.
Il nous expliquait ce qui était possible et ce qui ne l’était pas, rejoignant des réflexions que nous avions déjà explorées.
Comme par exemple les voyages dans le passé ou le futur.
Voyager dans le temps pour tuer son arrière-grand-mère avant qu’elle n’ait eu des enfants est évidemment impossible: nous disparaîtrions à la seconde où elle mourrait, puisqu’elle ne pourrait pas donner vie à celle ou celui qui serait notre aïeul(e).
J’ai alors posé une question apparemment anodine, mais qui a ouvert un pan de conversation auquel je ne m’attendais pas:
– Et en admettant que l’on puisse revenir dans le temps, non pas pour ôter la vie, mais pour empêcher un meurtre comme l’assassinat de Kennedy?
Il a pris une seconde pour réfléchir et m’a répondu:
– Oui… Cela peut nous ramener à un autre sujet. Beaucoup de scientifiques ont tendance à croire à la théorie des univers parallèles, qui a été développée dans d’excellents ouvrages de sciences-fiction.
Pour faire court, je vais prendre mon exemple.
Octobre 1968, mon père fait un infarctus.
Le collègue qui se trouve à ses côtés – et auquel, ironie du sort, il a sauvé la vie quelques mois auparavant alors que lui aussi faisait un malaise cardiaque – n’a pas le bon réflexe.
Au lieu de l’emmener à l’hôpital sans attendre, il tergiverse, perd du temps, accepte de le ramener à la maison avant d’appeler enfin une ambulance.
Il est trop tard, mon père meurt.
Avec la théorie de ces univers parallèles, à chaque événement de nos vies, à chaque choix important…. clic, un monde se crée dans lequel nous continuons à vivre un scénario bien différent.
Nous nous démultiplierions, en quelque sorte, pour poursuivre l’histoire autrement.
En clair, dans ce cas-ci, mon père aurait survécu.
Quelle aurait été ma vie?
Des milliers d’autres « moi » vivraient en ce moment des existences explorant tous les cas de figure possible, tous les scénarios non aboutis de ma vie.
Et ce serait pareil pour chaque être humain.
Vrai ou faux?
Science-fiction ou réalité inaccessible à l’heure actuelle?
Pour l’instant, personne ne peut répondre à la question, mais il semblerait que, dans quelques années, la réponse puisse tomber.
Nos ordinateurs les plus perfectionnés ne peuvent pas effectuer d’opérations au-delà d’un certain chiffre.
Si un jour ils arrivaient à le faire, cela voudrait dire, selon mon interlocuteur, qu’ils auraient été puiser de nouvelles ressources dans un monde parallèle.
Ce serait alors la preuve de l’existence de ce dernier… et le début d’une ère scientifique nouvelle…
Dotée d’un esprit de béotienne ignare, je suis très désarmée devant l’ampleur du sujet abordé.
Je tente de le comprendre, de l’intégrer petit bout par petit bout.
Mais je pense que, oui… ce n’est pas parce que mon esprit a des limites que cela doit mettre en doute l’existence de phénomènes que je ne peux m’expliquer.
Le tout est de trouver le juste équilibre en s’instruisant… sans pour autant devenir crédule.
Martine Bernier
4 réflexions sur “Les mondes parallèles…”
Ça a dû être très intéressant cette soirée moi qui adore la science fiction! Mais… Au final.. Y a t il eu une réponse sur le fait que l’homme ne pourra peut etre plus remplacer un ordinateur ou autre système plus performant que lui…
Hé hé… il faut lire le livre de Ronald Cicurel pour avoir la réponse!
Bon, soit, je te réponds: selon lui, non, l’ordinateur ne remplacera jamais le cerveau humain…
J’aime le sujet, si tu en as l’occasion tu peux lire ce livre , je l’ai dévoré, comme tous les Stephen King. 🙂
http://www.telerama.fr/livres/22-11-63,93634.php
Merci, Dominique! Il faudrait que je me procure ce livre… Je n’aurai sans doute pas le temps de le lire tout de suite, mais tu m’as intriguée!;)