Dans mon palmarès personnel des hommes d’esprit, Sacha Guitry arrive sans surprise dans le groupe de tête.
Je suis une grande fan du personnage… pourtant disparu avant ma naissance (1885 – 1957).
Il me fascine pour de multiples raisons.
Il n’était pas uniquement auteur et comédien: il était aussi journaliste, cinéaste, romancier, moraliste et même sculpteur, dessinateur et publicitaire à l’occasion.
Un touche-à-tout de génie.
Il faudrait des pages et des pages pour parler de lui à peu près correctement.
Je n’aborderai ce matin qu’une minuscule facette de sa sa vie, celle qui lui a valu une réputation de gentil Barbe Bleue, et qui lui a inspiré des mots d’esprit qui font encore référence aujourd’hui: le mariage.
Sacha Guitry s’est marié cinq fois.
Et quels mariages!
Le premier a eu lieu le 14 août 1907 à Honfleur, avec Charlotte Lysès.
Une farce… le marié était en pyjama.
Le 10 avril 1919, la deuxième union est beaucoup plus sérieuse. Il épouse Yvonne Printemps qui, plus tard, se remariera avec Pierre Fresnay.
Pour son troisième essai matrimonial, le 21 février 1935, Sacha Guitry fête ce jour là ses 50 ans tandis que son épouse, Jacqueline Basset est nettement plus jeune.
Il aura ce bon mot: « J’ai le double de son âge, il est donc juste qu’elle soit sa moitié. »
Elle ne le restera pas longtemps puisque, le 5 juillet 1939, l’incorrigible séducteur se remarie avec Geneviève de Séréville, née en 1914, et s’offre ainsi son premier mariage catholique.
Mais là encore, l’union ne supporte pas l’épreuve du temps et, le 25 novembre 1949, il prend pour femme Lana Marcovici à l’église orthodoxe roumaine et lui dit: « Les autres furent mes épouses. Vous, vous serez ma veuve… »
Il vivait sa vie privée, dit-on, comme une pièce de théâtre.
Et, sur scène, il poursuivait son dialogue avec son épouse du moment.
Ses histoires de coeur lui inspiraient ses pièces et il vivait ses amours comme les différents actes d’une seule et même représentation.
A tel point que le jour où il eut son propre théâtre, il fit transporter sur la scène des meubles et des tableaux qui lui appartenaient….
Quand je vous disais que cet homme mérite des pages, des pages et des pages…
Martine Bernier