C’était hier soir.
Pomme et moi passions une soirée en tête-à-tête.
Comme c’est le cas depuis plusieurs semaines, il faisait très lourd.
La chaleur était moite, presque tropicale.
Le tonnerre a commencé à gronder au loin.
Pas de quoi s’affoler.
Une heure plus tard, la situation a changée.
L’orage a éclaté et il a plu avec violence, longuement.
J’ai déjà, par le passé, eu l’occasion de réaliser que Pomme n’a absolument pas peur de ce genre de phénomène météo.
Elle est nettement plus méfiante face à l’aspirateur ou devant un objet qui tombe.
Mais là…
Couchée au bout du canapé, elle a été réveillée par un coup de tonnerre plus important que les autres.
Sans même se lever, elle a tourné la tête vers moi, l’oeil interrogateur.
Comme toujours, je lui explique les choses, sachant parfaitement qu’elle ne comprend pas les longs discours.
– Ce n’est rien, c’est l’orage.
Mon explication lui a suffi.
Rassurée, elle a repris sa méditation.
Et là… la pluie s’est changée en averse d’une telle violence que le bruit devenait assourdissant.
Cette fois, je suis allée à la porte-fenêtre donnant sur le balcon, pour vérifier que les fleurs résistaient à l’attaque.
D’un bond, mon Mogwaï s’est retrouvé près de moi, debout sur ses pattes arrières, contemplant elle aussi l’eau qui ruisselait de partout.
Un spectacle magnifique.
Quand j’ai ouvert la porte pour redresser un pot renversé, elle s’est précipitée derrière moi pour m’accompagner.
Un petit chien courageux!
Lorsque bien plus tard dans la nuit, nous avons été nous coucher, l’orage, qui s’était calmé, reprenait de plus belle.
J’avais éteint depuis une dizaine de minutes quand un énorme coup de tonnerre a fracassé le ciel.
Ce genre d’événement aurait provoqué la panique chez la plupart des chiens de ma connaissance.
Là, non.
J’ai juste entendu un petit soupir provenant du panier de Pomme qui n’aime pas être dérangée dans son sommeil.
Ce matin, en découvrant les pelouses mouillées, elle a joué le deuxième acte de ces pièces météo que j’affectionne.
D’un air dégoûté, elle avançait pas à pas, gardant toujours une patte de devant en l’air en hésitant à la poser.
A chaque avancée, elle lance un regard de reproche, comme si j’étais responsable de l’humidité ambiante.
En quelques heures, elle est passée du rôle de « Pomme Indiana Jones » à « Pomme en mode Marie-Antoinette »!
Martine Bernier