Je relis souvent certains textes « nourrissant ».
Comme celui-ci, si connu, de Kipling.
Cette semaine est très particulière pour moi et j’ai peu de temps, ce matin, pour Ecriplume.
Mais ce texte ci symbolique mérite de se retrouver une fois encore dans ces pages…
Il vaut la peine d’être relu encore et encore…
Martine Bernier
Si…
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils.
2 réflexions sur “Tu seras un homme mon fils”
C’est amusant que tu parles de ce magnifique poème. Je l’avais reçu lorsque j’étais petit, c’est vrai qu’il aurait été ridicule de me le faire connaître à plus de septante ans !
Juste avant de partir pour préparer mon exposition à Londres, l’une de mes amies m’a demandé un coup de main. Elle repart incessamment, une fois de plus, pour l’Inde donner des cours à des enfants nécessiteux, et ils ne manquent pas. Cette fois, il lui fallait une musique pour accompagner sa lecture du dit poème. Cette «gosse de riches», qui a reçu le titre de duchesse par son mari, fait trois séjours annuels de deux mois dans «son» école, puisqu’ en plus, ils l’ont nommée présidente.
Je crois que SI l’on lisait plus ce chef-d’oeuvre tout autour de la planète, le monde se sentirait un tout petit peu mieux !
Gros becs
Jean
Je suis totalement d’accord avec toi… C’est la raison pour laquelle je le repasse sur Ecriplume de temps en temps, pour nous le remettre en mémoire…