Il existe des phrases que l’on estime « pleines de sagesse »… à tel point que l’on nous les récite à chaque tournant difficile.
La fameuse « Personne n’est irremplaçable! » en fait partie, et est l’une de celles qui me contrarient le plus.
En général, nous y avons droit lorsque nous apprenons non pas le décès, heureusement, mais le départ d’un ami ou encore d’un collègue désireux d’explorer d’autres pistes professionnelles.
Quand la personne qui s’en va est non seulement un collègue, mais aussi un ami… la petite phrase en question est d’autant plus malvenue.
En général, elle nous est servie pour nous « consoler ».
Après tout, le monde ne s’arrête pas de tourner parce que quelqu’un s’éclipse pour d’autres aventures.
C’est vrai.
Mais je crois pour ma part qu’à partir du moment où une personne possède de belles qualités humaines, un véritable attachement aux autres, et qu’elle en fait profiter ceux qui l’entourent, elle crée un climat, un univers dans lequel chacun se sent bien.
Autant d’éléments qui la rendent précieuse.
Lorsqu’elle s’en va, c’est cet environnement particulier qui part avec elle.
Et là arrive alors le temps de la peine, des doutes.
J’expérimente cette situation depuis hier.
J’avoue qu’après vingt ans de connivence avec celui qui a annoncé son envol, je prendrais très mal le dicton « personne n’est irremplaçable » si un petit futé devait me le proposer en ce moment.
Martine Bernier