Il y a des journalistes que j’estime plus que d’autres.
Parce que leur intégrité ne fait aucun doute.
Parce que leur professionnalisme est exemplaire.
Parce qu’ils possèdent cette sensibilité qui leur permet d’être au plus près de l’humain, sans jamais en faire trop, sans jamais se mettre en avant. Maryse Burgot fait partie de ces journalistes.
Grand reporter, elle est souvent en première ligne, dans les zones de guerre, là où le monde vacille.
Pourtant, malgré la dureté de ce qu’elle voit et raconte, elle réussit toujours à garder la bonne distance.
Elle est présente, à l’écoute, empathique, mais elle ne s’efface pas pour autant.
Elle est là pour informer, pour témoigner, pour donner la parole à ceux qui vivent ces tragédies.
C’est ce qui fait sa force.
Quand j’ai appris qu’elle avait publié Loin de chez moi, grand reporter et fille de paysan, je n’ai pas hésité.
Je voulais en savoir plus sur sa manière de ressentir son métier.
Ce livre, je l’ai aimé.
Il lui ressemble.
À travers ces pages, on découvre une femme ancrée, habitée par ses origines et son parcours.
Son enfance dans une famille paysanne bretonne, loin du tumulte du monde, l’a façonnée.
Elle en a gardé des valeurs solides, un lien profond avec la terre et avec les gens, une simplicité qui transparaît dans sa manière de raconter.
On comprend que son métier de reporter, aussi éloigné qu’il puisse paraître de ses racines, est une prolongation de ce qu’elle est.
L’observation, la patience, l’humilité face aux événements, tout cela, elle l’a appris très tôt.
Son récit est puissant, sincère.
Il ne cherche pas à impressionner ni à embellir la réalité.
Il montre la difficulté du métier, le poids des responsabilités, les émotions qu’il faut parfois taire pour tenir bon.
Mais il montre aussi pourquoi on choisit cette voie.
Pourquoi on accepte le danger, l’inconfort, l’épuisement.
Parce qu’informer est une mission.
Parce que certaines histoires doivent être racontées.
Dans ce livre, Maryse Burgot partage des souvenirs marquants, des rencontres, des moments où tout aurait pu basculer.
Mais ce n’est pas un livre qui se veut spectaculaire.
C’est un livre juste, qui témoigne avec pudeur et vérité.
Et c’est pour cela qu’il mérite d’être lu.