J’ai le goût des activités insolites.
C’est ainsi: elles m’amusent.
Dernièrement, deux d’entre elles ont attiré mon attention.
A Lincoln, en Angleterre, un couple amateur de pièces drôles s’est rendu au théâtre pour assister à une comédie qui se disait « tellement drôle qu’elle vous fera évacuer ». Et s’est fait mettre à la porte à cause de ses rires.
Comme prévu, Sharon Whitelaw et son compagnon Tony Priestley ont hurlé de rire.
A tel point qu’à l’entracte, ils ont été priés de quitter le théâtre Drill Hall, nous dit la brève qui circule sur Internet, et ce suite à plusieurs plaintes d’autres spectateurs excédés par leurs rires trop bruyants.
De deux choses l’une, soit le couple a voulu faire l’andouille et a parfaitement réussi, soit les producteurs de la pièce, qui disent dans leur slogan publicitaire que « vous rirez tellement que vous devrez quitter la salle », ont le goût du réalisme.
Plus malsain, à Boston (USA), la directrice d’une prestigieuse école secondaire a dû intervenir pour faire taire une rumeur faisant état de la présence de vampires sur le campus.
Elle a envoyé une notice aux élèves et à leurs parents indiquant que, non non, ce n’est pas vrai.
La rumeur a été à ce point envahissante que les cours en ont été perturbés et que la police a dû intervenir pour ramener le calme et la sérénité.
Il est clair qu’aborder sa leçon de math en étant assis dans la même classe que Dracula, cela peut déconcentrer…
Ah tiens, je terminerai par une nouvelle qui ne m’amuse pas.
Les médias du Net (et d’ailleurs, sans doute…) annonce que, désormais, Nicolas Sarkozy est devenu « l’homme dont on se moque », comme l’était Bush.
Et de donner mille raisons de le tourner en dérision.
Je ne suis pas pro Sarkozyste. Il commet des erreurs, apporte de solutions plus ou moins bonnes, adopte un comportement souvent déplacé, et jongle avec une situation extrêmement compliquée.
Une chose est sûre: je ne voudrais pas être à sa place.
Surtout pour faire face à tous ceux qui le critiquent sans apporter de solutions réellement applicables et constructives.
Je suis bien placée pour savoir que les nouvelles croustillantes font vendre le papier.
Bien placée aussi pour savoir qu’il est facile de hurler avec les loups et de prendre des boucs émissaires sur lesquels une partie du public aime que l’on s’acharne.
Mais mince… Les choses vont trop loin…
Que l’on ne soit pas d’accord avec la politique d’un gouvernement et d’un président, c’est légitime.
Qu’on le clame haut et fort, c’est légitime aussi.
Que l’on dénonce les dérives d’un personnage public reste toujours légitime.
Mais que l’on s’acharne sur un homme à ce point, pour moi, c’est inacceptable.
Et pas seulement pour l’homme en question.
Simplement, si nous n’apprenons pas à nos enfants la retenue et la base du respect, y compris et surtout dans les médias, comment pouvons-nous nous étonner de voir certains jeunes dépasser toutes les limites en agressant les autres?
Martine Bernier