Iran: bougera-t-on?

Les nouvelles sont toujours aussi inquiétantes en Iran. Le président élu ou en principe élu a réuni quelques milliers de ses partisans pour acclamer sa « brillante réélection ». Pendant ce temps, les manifestants continuent à exprimer leur colère, à se faire passer à tabac et arrêter.

Sur France 2, le fils du Shah déchu, qui habite aux Etats-Unis, a été invité à s’exprimer sur la situation. Il a dit son soutien à son peuple, l’a exhorté à tenir bon et a demandé aux pays influents de voler au secours de la populaton.

Apporter son soutien,c’est bien.

Mais demander aux manifestants de tenir bon… c’est plus facile à dire qu’à faire. Nous sommes dans des pays sûrs. Il nous est facile d’exprimer notre désaccord: nous ne risquons rien ou pas grand-chose. Mais ceux qui descendent dans les rues de Téhéran, eux, risquent gros. C’est un peu osé de les encourager à crier alors que les forces de police sont en surnombre, et qu’ils ne peuvent pas compter sur le secours de la Cavalerie pour venir les délivrer du joug dont ils sont les victimes… Aujourd’hui, les forces de l’ordre ont arrêté jusqu’aux témoins qui ne faisaient que regarder les événements. Plusieurs journalistes ont vu leur matériel détruit. Et de nombreux autres ont été chassés du pays. Quand les journalistes partent, la situation est très grave… Cela permet d’agir sans témoin.

Alors? Peut-on espérer une réaction des pays du monde? Les Etats-Unis et quelques pays d’Europe ont déjà exprimé leur inquiétude. Ce n’est, et de loin, pas suffisant. Plusieurs partisans du candidat de l’opposition, Hossein Moussavi, ont été arrêtés. Le monde tremble à l’idée que l’Iran possède peut-être l’arme nucléaire, pointée sur Israël.

Comment le monde va-t-il réussir à régler cette situation? Ahmadinejad a déjà montré par le passé qu’il est parfaitement imperméable aux critiques, d’où qu’elles viennent. Tout juste arrive-t-on à déclencher sa colère. Plus un homme est de mauvaise foi, plus il s’enfonce dans la rage mal placée.

Mon coiffeur Iranien m’a un jour dit, en parlant de son peuple: « Ils peuvent devenir fanatiques et se battre sans hésiter jusqu’à la mort ».

Ca promet.

 

Martine Bernier

par

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