Soit vous vous abstenez de voter, soit nous prenons votre vie.
C’est le choix que donnent les talibans à la population dans le sud de l’Afghanistan. Alors que dans quatre jours auront lieu les élections provinciales et présidentielle, ils ont averti qu’ils attaqueraient les bureaux de vote. Pour être bien sûr que leur message passe bien, ils ont distribué des tracts en soulignant qu’ils utiliseraient de “nouvelles tactiques”.
L’attentat-suicide de samedi à Kaboul a donné un aperçu très clair de ce que sont capables les talibans. Leur attaque menée près du quartier général des forces de l’Otan dans le secteur réputé pour être le plus sécurisé de la capitale a fait 7 morts et près d’une centaine de blessés.
Encore un pays où le simple fait de s’exprimer met la vie de ceux qui le font en danger. En Suisse, nous votons très régulièrement. Beaucoup plus souvent qu’en France où le vote est aussi un acte quasi banal. Nous avons de la chance. Nous avons le droit de donner notre avis, en toute quiétude. La liberté est si précieuse…
Je pense au commandant Massoud, cet homme dont j’ai profondément admiré le courage, et qui s’est battu pour protéger son peuple des talibans. Les hommes sont-ils vraiment capables de revenir un jour à la raison? J’en viens à douter…
Dans quelques jours, la maison protégée par la petite statuette dans sa niche de pierre ne sera plus « ma » maison. Je comprends le sens de l’expression: vivre un véritable chemin de croix. J’essaie de prendre sur moi, de tenir. Et lui, dans tout cela, direz-vous? Je pense qu’il n’est guère possible de faire pire.
La nuit commence à tomber. Il fait une chaleur étouffante. Peut-être le visiteur du soir, mon visiteur des étoiles, viendra-t-il me faire sa visite téléphonique dans quelques minutes comme il le fait depuis une semaine. Un moment de grâce que je déguste en regardant passer les étoiles filantes, quand elles viennent elles aussi au rendez-vous.
Martine Bernier