J’ai de plus en plus de mal à comprendre Eric Zemmour.
Oui, bien sûr, il est payé pour polémiquer sur tout et sur rien, pour casser, pour dénigrer.
Il a accepté de le faire, avec beaucoup de cynisme, c’est son problème.
Sa façon d’agir est aux antipodes de la mienne.
Je ne vois pas du tout en quoi ses interventions et celles de son acolyte sont constructives, en dehors du fait qu’elles font monter les audiences dès qu’une altercation a lieu sur le plateau.
Il lui arrive de plus en plus souvent de se ridiculiser en critiquant tout et tout le monde systématiquement, en s’empêtrant dans des arguments souvent douteux.
Le côté réconfortant de l’histoire étant que les invités commencent à se défendre, à former même de petites coalitions.
Et quand ses interlocuteurs ont la dent dure, Monsieur Zemmour perd de sa superbe, secouant la tête d’un air navré, comme s’il était désolé du manque d’intelligence flagrant de ceux qui lui font face.
Il y a une part de jeu, on l’imagine bien, évidemment.
Encore une fois, il est payé pour cela.
La nuit dernière, dans « On n’est pas couché », l’émission dans laquelle il sévit, j’ai vu que Christophe Willen faisait partie des invités, aux côtés du merveilleux et trop rare Jacques Weber, invité pour présenter son livre « Des petits coins de paradis ». Bruno Solo, Delphine Rollin et Dominique Voynet étaient également sur le plateau.
Je ne m’en cache pas, je l’ai déjà dit: j’aime énormément Christophe Willem, pour son talent et sa personnalité.
J’ai eu une crainte pour lui: qu’allait-il faire dans cette galère, est-il assez armé pour se défendre face à un trublion comme Zeymour qui manie la mauvaise foi avec dextérité?
Verdict final: oui.
Il n’a pas été pris à parti comme d’autres l’ont été avant lui.
Attentif, il a non seulement fait preuve de beaucoup d’esprit dans ses réparties, mais il a encore défendu son amie Zazie, qui, paraît-il, avait été agressée dans une précédente émission, et a volé avec Bruno Solo au secours de Dominique Voynet avec une intelligence et un sens de l’à-propos rare, surtout chez quelqu’un de son âge.
Ce garçon a la force des calmes, de ceux qui restent toujours courtois, et qui ont la faculté d’avoir les idées suffisamment claires et posées pour aller au bout de leurs arguments sans se laisser impressionner par les coups de dents de celui d’en face.
Il a créé la surprise en attaquant Zemmour et en livrant le fond de sa pensée, en ne se laissant pas intimider, comme l’avait fait Frédéric Lopez avant lui.
Le débat a fini par une ovation du public pour le chanteur et par quelques piques aussi écoeurantes que maladroites de la part des deux sbires de Laurent Ruquier. Qui lui, visiblement, ne s’attendait pas à la réaction de son jeune invité.
Comme quoi, on peut être très doux et avoir du caractère.
Il devait être une heure du matin lorsque je suis sortie me balader près de la rivière.
L’endroit est très mal éclairé, le ciel était couvert, il faisait froid.
J’ai écouté le bruit de l’eau.
C’est là que je promenais Scotty.
C’est fou ce que neuf kilos de poils et de malice peuvent me manquer.
En marchant, j’ai pensé à mille choses. A cette déferlante de commentaires venus soutenir Alex sur le blog. Les gens ont du coeur…
J’ai pensé à Lui, à ce prochain voyage à Paris que je prépare avec joie et anxiété. Joie parce que je suis heureuse de retrouver ceux que je vais interviewer et les lieux auxquels je vais consacrer un reportage, de partager tout cela avec un compagnon comme Lui que je vais découvrir sous d’autres facettes. Sachant qu’avec son humour, cela ne risque pas d’être triste! Et anxiété parce que Paris a confisqué mon coeur.
Sait-il, Lui, que sa présence amicale est un cadeau précieux, et que, sans son aide, je ne repartirais pas dans cette ville que j’aime? Le grand oiseau qui se pose parfois près de moi accepte juste que je vole un peu auprès de lui. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il me prend sous son aile… Mais vu qu’il sera mon guide, mon chauffeur et, m’a-t-il dit en riant, mon garde du corps, on peut finalement dire que, si, tiens, il me réserve un bout de ses plumes!
En rentrant, je prends mon agenda et je griffonne: ne pas oublier de Lui dire merci. Environ 5689521 fois.
Martine Bernier
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