Il est sidérant de voir que certaines races d’animaux ont disparu un jour bien précis.
Parce que l’Homme en a décidé ainsi.
Et quand certains hommes décident de détruire, ils n’ont aucun état d’âme.
L’ectopiste voyageur en a fait les frais, comme tant d’autres.
On l’appelait également la tourterelle du Canada, ce pigeon gris-brun autrefois si commun que l’un de leurs grands vols pouvait obscurcir le ciel pendant plusieurs jours, disent les écrits d’antan. En 1810 des ornithologues estimèrent que l’un de ces vols gigantesques comptait…. deux milliards d’individus.
Cela faisait beaucoup, bien trop d’oiseaux. Il fallait faire quelque chose. Ca a été fait…
Une chasse acharnée et la destruction de la forêt sont venues à bout de cette tourterelle et de son habitat naturel, en un seul siècle.
Des parties de chasse dotées de nombreux prix furent organisées. Avec un règlement très clair: il stipulait le plus souvent que le candidat pouvait prétendre à une récompense s’il abattait un nombre minimum de 30.000 oiseaux. Oui, vous avez bien lu… je ne me suis pas trompée dans le nombre des zéros.
En 1868, sept millions et demi de ces oiseaux ont été détruits ou capturées au cours d’un seul raid sur les lieux de reproductions.
Ils ont bien travaillé, les exterminateurs. Le résultat ne s’est pas fait attendre. En 1909, une récompense de 1500 dollars a été offerte pour un couple vivant… et il fut impossible d’en trouver…
Le génocide avait porté ses fruits de manière inespérée.
Martha, la dernière représentante de l’espèce, est morte de vieillesse en 1914, au zoo de Cincinnati. Depuis, l’ectopiste migrateur a été rayé de la surface de la Terre.
L’Homme en avait décidé ainsi.
C’est un drame écologique dont il est totalement responsable.
Et pour consoler ceux qui déplorent cette situation, il y a toujours les spécimens empaillés.
Martine Bernier