Lorsqu’il m’a appelée mercredi soir, il ne savait pas que j’allais extrêmement mal.
Je ne le lui ai pas montré.
Nous avons commencé à parler de ces mille choses qui font nos vies.
Je l’écoutais.
Et comme à chaque fois, ce mélange de légèreté et de profondeur, d’écoute et de phrases réfléchies m’a touchée, tranquilisée, un peu.
Il me dit qu’il n’est pas un ange, pas un démon non plus.
J’approuve. Je ne l’ai jamais vu lâche, ni veule, ni menteur. Je ne l’ai pas vu Super Héros non plus.
Certains n’ont pas de lui la vision que j’en ai.
Je l’admets, mais cela n’affecte pas mon regard.
Il tient ses promesses, simplement. Il est Lui. Sans agressivité, sans orgueil mal placé, sans indifférence ni cruauté.
Normal.
Et c’est reposant, réconfortant.
Lundi, dans la nuit, je le retrouverai à Paris et nous nous embarquerons pour deux jours de folie, très remplis.
Je lui ai dit le bien qu’il me fait. Je ne comprends absolument pas pourquoi il m’apaise à ce point.
Je ne sais pas non plus pourquoi il a cette importance pour moi.
Il est toujours là où je ne l’attends pas. Au détour d’une phrase, d’une réaction…
Il ne fonctionne pas comme tout le monde.
Je le crois cartésien, et je réalise qu’il est incroyablement ouvert à des domaines inattendus.
Des domaines dans lesquels j’évolue naturellement, mais où je ne m’attendais pas à le voir.
Et dont il ne parle jamais en public.
Il porte un regard très sain sur certaines situations.
C’est un homme surprenant, ouvert, intéressant, très inattendu.
Je suis aussi intriguée par les articles que je vais faire à Paris que par les réactions qu’il aura en m’y accompagnant.
On dit de lui qu’il parle peu, qu’il est très secret, n’aime pas être interrogé.
Nos conversations sont pourtant longues et belles…
Je suis naturelle avec lui. Quand j’ai envie de lui poser une question, je le fais.
Mes questions ne sont pas de celles qu’il a l’habitude de se voir poser.
Il lui arrive d’être surpris.
Il pourrait m’envoyer paître, mais il répond toujours, en me demandant parfois pourquoi je lui demande des choses pareilles.
Je ne m’interroge pas.
II a sa vie.
Il est là, de temps en temps, et je suis heureuse que ce soit le cas.
Simplement.
Martine Bernier