En 2007 ou 2008 (les versions varient), Michael Jackson a commandé un tableau à l’Américain Kehinde Wiley. Il n’a pas eu le temps de lui faire part de ses voeux. Lorsque le chanteur est décédé, en juin 2009, la toile était donc inachevée.
Hélas, son auteur s’est senti obligé de terminer son « oeuvre » en mémoire de son client (non, non, ne voyez aucun esprit mercantile ou aucune aspiration à un quelconque retentissement médiatique là-dessous, voyons!).
Toujours pleine d’idées, la famille Jackson a souhaité faire représenter sa star dans une posture proche du fameux « Portrait équestre de Philippe II », peint par Rubens pour le roi d’Espagne.
Le peintre a donc été s’inspirer de différents maîtres (Rubens, David, Vélasquez…) pour réaliser cette chose.
Seulement voilà.
A l’époque, se faire peindre en armure sur son cheval était assez normal.
Mais même quand on s’appelle Michael Jackson, se retrouver dans la même position, cheveux et cape au vent, vêtu d’une armure d’or et d’argent sur un cheval blanc arborant un noeud bleu sur la queue, c’est un peu inattendu.
Et quand, en prime, la tête du Roi de la Pop est surmontée par une couronne de lauriers maintenue pas deux chérubins roses et dodus, cela tourne carrément au cauchemar.
Le comble est que le curieux objet en question a trouvé un acquéreur allemand pour 175’000 dollars le mois dernier, à la clôture d’Art Basel.
Sachant que cette petite merveille mesure 3,51 m sur 3,10, cela va être coton de lui trouver une place.
Très content de lui, Kehinde Wiley est convaincu que Bambi aurait été fier du résultat.
Celui-ci n’avait jamais pu rencontrer le peintre, qui, afin de déterminer ses goûts, lui avait envoyé des livres d’histoire de l’art.
Comme Michael Jackson n’a pu exprimer ses désirs, c’est donc sa famille qui a pris la relève, disais-je.
Et chacun sait que celle-ci a un goût très sûr…
Martine Bernier