Bichon Havanais: Pomme et le quotidien

On a beau être un petit chien joyeux et solide, il arrive que l’on tombe malade, comme tout le monde.
C’est le cas de Pomme.
Cette semaine, elle a commencé à tousser. Une toux sèche, qui donnait l’impression qu’elle s’étranglait.
Une visite au vétérinaire a conclu qu’elle a avait attrapé la « toux du chenil ».
Une « lèche » au vétérinaire, un vaccin, un sirop à lui donner à l’aide d’une seringue, un tour par la balance permettant de constater qu’elle pèse désormais 3,9 kg, et le tour était joué.

Bien que toussotante, elle me fait passer des moments insolites.
Un soir de la semaine, fatiguée par ces soucis physiques assez récurrents, je m’étais couchée avec un livre.
Pomme insistait pour sauter sur le lit, et, comme toujours, je lui opposais un non catégorique.
Jusqu’au moment où, après une accalmie, je l’ai vue prendre de l’élan, sauter et, avant que j’aie pu réagir, se caler dans mon bras, les pattes en l’air.
Pomme ressemble à une peluche.
Quand elle a décidé de séduire, elle est parfaitement irrésistible.
Je l’ai gardée contre moi.
Ravie, elle a posé sa patte sur mon doigt, tournant les pages avec moi, comme si elle suivait la lecture.

Ces moments de grâce avec mon chiot sont multiples.
Mes voisins parlent d’osmose entre nous.

Depuis deux jours, elle a adopté un comportement qui me met au bord du rire.
Lorsque je me prépare pour la sortir, je n’ai pas le temps d’enfiler ma veste qu’elle s’est emparée de mon écharpe, de mes affaires. Elle les transporte dans son panier en soupirant, l’air de dire « Je dois tout faire, dans cette maison… »
Lorsque quelque chose disparaît, je vais systématiquement regarder dans son panier.
C’est une véritable caverne d’Ali-Baba.
J’y ai déjà retrouvé notamment, en vrac, un mouchoir, un stylo, un galet breton, un bonbon qu’elle n’a pas réussi à libérer de son emballage, une cuillère, un foulard, un biscuit pour chien, une chaussure, un livre de poche que j’ai pu reprendre in extremis avant qu’elle n’en commence la lecture…
Si je veux récupérer mes biens, elle insiste pour les conserver.

Ce matin, lorsqu’enfin j’ai pu l’entraîner dehors nous nous sommes retrouvées toutes les deux sous une pluie froide.
Pomme est comme moi, la pluie ne la gêne pas.
Les choses se sont gâtées lorsque nous avons voulu rentrer…
C’est devant la porte close que j’ai réalisé que j’avais oublié mes clés.
Comme à chaque fois que la situation demande réflexion, Pomme s’assied et me regarde.
Il faut imaginer ce petit Mogwaï avec sa bouille toute ronde et ses longs poils qui lui cachent les yeux.
Craquant.
Devant son air inquisiteur, je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire: « Si tu ne m’avais pas distraite au dernier moment en cachant mes affaires, nous n’en serions pas là! »
Reproche qui ne lui a fait ni chaud ni froid, visiblement.
A 6 heures du  matin, coincées dehors, dans la pluie, face à une porte close, dans une résidence où les habitants se lèvent tard, nous étions mal.
C’est là qu’elle a eu une idée de génie.
Elle a regardé la porte et a aboyé.
Un petit « wouf » précis.
Je lui ai demandé: « Tu crois vraiment??? »
Et j’ai fait ce qu’elle a dit.
Autrement dit, j’ai poussé la porte fermée.
Il y a eu un petit déclic et… elle s’est ouverte!
Mon chien connaissait le « Sésame… »
Comme elle me regardait l’air de dire: « Tu vis ici depuis plusieurs mois et tu n’as toujours pas compris que cette porte ne se ferme pas?? », j’ai retenté l’expérience dans la journée, à plusieurs reprises, mais cette fois avec la clé dans ma poche.
Aucune fois la porte ne s’est rouverte.

Depuis je ne regarde plus mon chien de la même façon!

Martine Bernier

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