Ne me demandez pas comment cette semaine a pu passer aussi rapidement, je suis incapable d’y répondre.
Depuis que mes amis Bretons sont arrivés, le temps a filé.
Comment est-ce possible de se sentir aussi bien, aussi « en famille » avec des personnes qui ne sont pourtant pas de notre sang?
C’est d’autant plus inexplicable que ce sentiment de bien-être semble partagé par mes proches, qui ont l’air parfaitement à l’aise avec eux, eux aussi.
Le bonheur de les voir tous, riant ensemble, partageant leurs points de vue, leurs anecdotes, était total.
Nos rires (aaah, entendre Béa expliquer que « les cornichons et les petits oignons, Yoyo, c’est pareil, sauf que c’est différent… »), notre complicité, tout est revenu comme si nous nous étions quittés la veille.
Physiquement, en attente de nouvelles interventions chirurgicales, je ne suis pas bien ces derniers temps.
Je n’ai pas pu faire tout ce que j’aurais aimé.
Mais ils ont intégré l’élément « santé vacillante » en m’épargnant un maximum de fatigue et d’efforts.
Cette journée de vendredi était cruciale pour moi.
C’était le jour du rendez-vous à l’hôpital avec mon chirurgien, avec lequel j’ai la chance d’avoir une relation privilégiée.
Jamais l’expression « nous nous voyons pour la suite des opérations » n’a eu autant de sens pour moi!
La ronde continue.
Mon morceau de Carré d’Or ne m’a pas abandonnée.
Ils m’ont accompagnée à l’hôpital, en force.
La salle d’attente était bien remplie avec eux… ce n’est pas souvent qu’une patiente se présente avec son fan club!
Cela m’a profondément touchée.
Ils étaient là comme ils l’ont été à St Molf, quand celui qui m’avait promis la lune m’a réservé l’enfer.
Demain sera un jour triste.
Une nouvelle séparation et ce sentiment constant d’être déchirée entre la Bretagne et les rives du Léman.
Une partie de mon coeur dort dans ma Terre de Sel.
Ce bout de coeur part dans une voiture grise, aux côtés d’une famille que j’aime, d’une adolescente aux cheveux d’or, en direction de ceux que j’ai laissés là-bas…
Martine Bernier