Un Michel Ange qui n’en est pas un?

En 2008, l’Italie, ravie, a fait grand bruit autour de ce qui était l’événement culturel de l’année: l’achat, par l’Etat italien d’un Christ polychrome attribué à Michel-Ange.
Un Michel-Ange… la magie du nom prestigieux de l’artiste a déclenché une vague d’enthousiasme.
Le peuple, séduit, s’est pressé pour se rendre au Parlement en décembre 2008 pour admirer l’oeuvre exposée.
Mais avant, ce beau Christ dont le corps, haut de  42 centimètres, a été sculpté dans du bois de tilleul, fut présenté en grande pompe au président de la République et au page.
Tout dans ce Christ fait penser à la Piéta, célèbre sculpture à admirer à la Basilique St Pierre à Rome.

Les experts, eux, se sont interrogés.
Pourquoi cette oeuvre a-t-elle coûté 3,2 millions d’euros… alors que sa valeur est estimée à 15 millions d’euros?
Bizarre…

Un an après, l’Italie est moins ravie.
Intrigués, la Cour des comptes et les Parquets de Rome et Turin ont décidé d’ouvrir des enquêtes.
Pourquoi? Parce qu’aucun document de la Renaissance ne parle de l’existence de cette sculpture.
Et que certains spécialistes pensent qu’elle aurait été crée par Jacopo Sansovino.
Il était bien aussi, Jacopo, mais nettement moins connu que Miche-Ange… et aucune de ses oeuvres ne se vendrait 3 millions.
Trop pour un Jacopo… pas assez pour un Michel-Ange.

Pour l’Etat qui pensait avoir fait une bonne affaire, c’est une déconvenue.
Si l’enquête confirme la paternité de l’oeuvre comme étant celle de Sansovino, il va pouffer dans sa tombe, ce brave Jacopo.
Etre confondu avec son illustre collègue, quel pied de nez!

Martine Bernier

Je voudrais envoyer une pensée à une personne que j’apprécie et qui reprendra dès mercredi sa vie de voyages.
Mes pensées l’accompagnent là où il va.

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