En 2008, Nicola Barbatelli, historien médiéviste, découvre un tableau de 60 sur 44 cm, dans une collection privée de Salerne.
Très vite, il pressent que l’homme d’une quarantaine d’années qui y figure pourrait bien être l’autoportrait de Lénonard de Vincy.
Les cheveux longs et la barbe démesurée, il porte un chapeau noir surmonté d’une plume blanche.
Dès que la nouvelle est connue, le monde de l’art italien part en ébullition.
Vittorio Sgarbi, célèbre écrivain, homme politique et critique d’art estime que ce tableau est un faux peint au XIXe siècle.
Mais Barbatelli insiste.
Il y a trop de similitudes entre l’oeuvre et un portrait du Maître conservé à la Galerie des Offices de Florence pour qu’il mette son authenticité en doute.
Le tableau est donc confié à des experts chargés de l’analyser avec toutes les précautions voulues.
Le portrait subira la détermination de l’essence de bois, la datation au carbone 14, une analyse céphalométrique du visage, une radiographie et l’analyse chimique des pigments.
Les résultats sont tombés en mai 2010: il s’agit bien d’un tableau de Léonard de Vinci.
L’étude graphique de l’inscription « Mea pinxit » (peint par moi) inversée comme le faisait le Florentin, et placée au dos du tableau, a révélé que l’écriture correspondait bien à celle du peintre.
De plus, deux empreintes digitales comparées (l’une présente sur le portrait, l’autre sur un autre tableau de l’artiste) indiquent bien une concordance indiscutable.
Cette découverte est seulement le deuxième autoportrait de Léonard de Vincy, l’autre étant la célébrissime sanguine conservée à Turin.
Et savez-vous quel détail il nous livre sur celui qui fut l’un des plus grands génies de tous les temps?
Il avait les yeux bleus…
Martine Bernier