Le cri dans la montagne

Ce printemps, alors que je sortais Pomme avant que le soleil ne se lève vraiment, j’ai entendu un cri.
Le cri d’un homme.
Un cri puissant.
Il s’est répété plusieurs fois.
J’ai voulu me rapprocher pour le situer, mais le bruit du torrent l’a couvert.
Je suis revenue sur mes pas.
Glacée, j’ai écouté, longtemps.
Il s’est tu.
Que devais-je faire?
Prévenir la police que quelqu’un était peut-être perdu ou blessé en montagne?
Le cri ne se reproduisait plus.
Deux heures plus tard, un hélicoptère tournoyait autour de la zone.
Hasard ou pas?
Je n’ai pas vu s’il effectuait des travaux ou s’il intervenait pour un secours en montagne.
J’ai interrogé discrètement les personnes qui, ici, sont au courant de tout ce qui se passe à des lieues à la ronde.
Personne n’a parlé d’un éventuel problème.

Le temps a passé.

Ce matin, il n’était pas 6 heures lorsque j’ai entendu le même cri.
J’ai pris avec Pomme le chemin du torrent.
Mais cette fois, il n’ a retenti que deux fois, provenant toujours du même périmètre.

Qui est cet homme qui crie dans la montagne?
Ce ne sont visiblement pas des cris de joie.
Est-ce de désespoir ou de rage qu’il hurle ainsi, à faire frémir les parois rocheuses?
Et, tiens… accepterait-il que j’aille crier avec lui?

Martine Bernier

par

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