C’est une petit ville du Jura français, dont je n’aurais pas spécialement soupçonné l’existence si elle n’avait pas de l’importance pour Celui qui m’accompagne.
Ce matin, il m’a guidée à travers la bourgade, me faisant découvrir un nombre étonnant de choses inattendues.
Trop pour tout décrire.
L’une d’elles m’a sidérée.
Le patrimoine de la ville est essentiellement composé de tours, et d’édifices religieux réaffectés à d’autres destins.
Parmi eux, l’église des Jacobins.
Au départ, rien de plus normal: la construction est décidée en 1241 et l’édifice est ensuite donné à la congrégation des Dominicains, aussi appelés les Jacobins, installés à l’époque dans la région.
Pendant plus de cinq siècles, ils vont y vivre, jusqu’à ce qu’ils soient contraints de quitter les lieux à la Révolution française.
Tous leurs biens seront vendus et l’église servira de local à une usine de fabrication de poudre à canon jusqu’en 1812.
Insolite, déjà…
Mais ce n’est pas tout.
Depuis 1907, elle a droit à une troisième vocation qui est toujours la sienne aujourd’hui.
La coopérative des vignerons de Poligny, devenue par la suite la Fruitière vinicole Arbois, y est installée depuis cette époque.
Et il est tout à fait inattendu de voir les foudres et les barriques installés sous les voûtes de cette église d’un pur gothique, dans la nef, dans les travées.
Il faut reconnaître que la température y est idéale…
Plus loin, dans la ville, nous poussons une porte et sommes accueillis par une religieuse qui nous propose de découvrir la chapelle où repose toujours la dépouille de Ste Colette, fondatrice de leur couvent.
Toujours ce sentiment de me retrouver hors du temps, hors de la réalité de la société et du monde lorsque je visite ce genre d’endroit.
Je n’ai pas fini de découvrir les secrets de Poligny où, soit dit en passant, a été retrouvé le premier Platéosaure de France.
Rien que cela.
Martine Bernier