Noël parfait

– Matiiiiiiine!!! Le Père Noël est venu à la maison!!!! Il a mangé tout ce qu’on a mis pour lui, même la barre de chocolat!!! Et il a laissé plein de cadeaux!! Et chez toi?
– Ici aussi, Kim! Et en plus il a laissé une lettre!
– Et Rodolphe, il est venu aussi?
– Oui! Il a mangé les sucres que nous avions mis pour lui! Tu es content de venir?
– OUI!!!!!!!!!!

Je crois que ce sont ces quelques mots qui ont donné le ton de notre réveillon.

Dans l’après-midi, tels de vaillants guerriers affrontant la Terre Sauvage, Celui qui m’accompagne et Parrain partent à l’assaut d’une grande surface.
Ils reviennent, les bras chargés de victuailles alors que le réfrigérateur, plein à craquer, crie déjà grâce dans la cuisine.

Quelques heures plus tard, nous étions dix à lire la lettre du Père Noël.
Ecrite en lettres rondes sur un papier de couleur parcheminé, signée du Père Noël et agrémentée des silhouettes de chacun de ses lutins, elle comptait pour Kim.
Il venait de constater gravement que les carottes et les sucres des rennes avaient bien disparus, que l’Homme en Rouge n’avait laissé que des miettes, vestiges de son biscuit, et que le navet portait encore les traces des dents des équidés.

Père Noël le précisait bien dans sa missive: interdiction formelle pour chacun d’ouvrir les cadeaux avant la fin du repas.
Les cadeaux…
Jamais il n’y en a eu autant!
Ils squattent le dessous du sapin et une bonne partie du salon.
La table a été dressée par ma maman de coeur et moi, dans la plus pure tradition de Noël, agrémentée d’une touche de déco maison à notre sauce.
Comme le veut l’autre tradition (enfin MA tradition que mes proches supportent stoïquement), des chants de Noël anglosaxons résonnent doucement en arrière-plan.
Nous avons décidé, cette année, que le repas serait multiculturel, préparé par plusieurs personnes venus de plusieurs horizons.
L’entrée vient de Thaïlande grâce aux talents de Jee, ma belle-fille, nous offrant un potage sublime et des rouleaux de printemps qu’elle a passé des heures à confectionner.
J’en porte un bol à mon adorable voisine, malade en ce soir de fête.
Celui qui m’accompagne, très à l’aise avec mes parents de coeur avec lesquels le contact est passé instantanément, a prévu de proposer des terrines réalisées par ses soins, et du saumon élevé par l’un de ses amis.
Ceux qui n’ont pas goûté ses terrines n’ont aucune idée de ce qu’est le nirvana.
Eric prend le relais avec des cailles aux morilles d’une finesse à faire frissonner un monolithe…
Magaly, mon autre belle-fille, pour réaliser les biscuits qu’elle offre à chacun, n’a pas quitté sa cuisine pendant trois jours!
Le résultat en vaut la peine…
Les vacherins glacés proposés en trois parfums différents font l’unanimité… après l’ouverture des cadeaux.
Les vins, dont le choix a été confié à Eric et Celui qui m’accompagne, viennent de Suisse et de France, figurant parmi les meilleurs crûs.
C’est Parrain, (qui désormais, est appelé ainsi en Bretagne, dans le Jura, en Belgique et en Suisse, et dont je précise que, si, si, il a un prénom!), qui, d’une phrase, résume le mieux le repas: « C’est le festin de Babette!!! Depuis Louis XIV, on ne faisait plus ce genre de repas! »
Oui… et encore, nous n’avons pas ouvert les bourraches d’huîtres et avons limité les accompagnements!

Il est passé 23 heures lorsque nous décidons que Kim, sage comme une image, a suffisamment patienté.
Tout le monde prend place dans les canapés: l’ouverture des cadeaux peut commencer…
Personne n’a été oublié, tout le monde a été gâté, très gâté… et Kim croule sous des montagnes de jouets, poussant de petites exclamations de joie à chaque nouvelle découverte…

Je les regarde, tous.
Ils sont mon clan, ma tribu, mon premier cercle.
Neuf personnalités bien différentes, auxquelles je suis profondément attachée.
Je regarde les sourires, j’écoute les commentaires, les conversations, les rires.
Chacun est attentif aux autres, heureux, je crois.
Dans le canapé, près de moi, Celui qui m’accompagne est tendre et attentif, souriant, détendu.
Lui qui la craignait vient de se réconcilier avec la fête de Noël.
Pour Jee et Kim, dont c’était le premier vrai Noël, j’avais voulu une fête inoubliable.
De celles qui vous réchauffent le coeur et vous donne des forces pour accueillir l’année qui se présente, quel qu’en soit son contenu.

Très tard dans la nuit, six d’entre nous nous quittent.
Quelques heures plus tard, je suis levée dans la maison endormie.
Ce jour de Noël sera marqué par une visite à la Fondation Giannada…
Belle façon de poursuivre la magie…
Noël continue…

Martine Bernier

Les Ombres indiquant que Samoens est à nouveau pollué et que le Maroc ne tardera pas à l’être, comprendront peut-être que ma priorité est ailleurs?

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