Je fais partie de ceux qui se sentent plus à l’aise dans les endroits un peu sauvages, dans les villes de dimensions humaines plutôt que dans les grandes métropoles ou dans les lieux où la foule se presse.
J’aime les villes où les gens se sourient encore, se regardent, se saluent parfois, se parlent en se croisant.
C’est dire si j’ai eu un choc lorsque j’ai appris, voici quelques jours, que la Chine avait décidé de créer une mégapole de 42 millions d’habitants en reliant neuf villes déjà existantes dans le sud du pays.
C’est pharaonique, dit-on…
J’imagine, oui.
Cette ville sera aussi grande que le territoire des Pays-bas: 41 000 m2.
220 milliards d’euros vont être consacrés à financer les infrastructures nécessaires pour équiper cette chose plus que tentaculaire en eau, énergie, télécommunications etc.
Les responsables du projet affirment que le problème écologique sera également étudié.
Ah.
Mais une ville de cette envergure… pour quoi faire, exactement?
Pour créer la plus grande zone urbaine au monde, nous dit-on.
Oui, oui… n’empêche que la région est déjà très affectée par de gros problèmes de pollution que cette ville immense ne devrait pas arranger.
Et comment se sentiront les habitants d’un lieu aussi immense?
Comment vit-on dans un tel endroit?
Ne devient-on pas fou à force de vivre dans une ville dont on a l’impression que l’on ne pourra jamais sortir tant elle est immense?
La région porte pourtant un nom à faire rêver le reste de la planète: le delta de la rivière des Perles….
Ce qui fait moins rêver, c’est que là où une partie du monde tente de préserver l’avenir de cette Terre qui nous a été prêtée, d’autres partent sur une voie différente.
Effrayante.
Martine Bernier