(Photos: Maison Pasteur)
A chaque fois que nous passons par Arbois (Franche-Comté), je regarde le panneau indiquant la Maison de Pasteur, et je me dis que j’aimerais la visiter et lui consacrer quelques lignes.
Hier, mon vœu a été exaucé.
Dès l’instant où vous poussez la porte de la maison aux façades garnies de lierre grimpant, vous retournez un bon siècle en arrière. Louis Pasteur (1822 – 1895) a bel et bien vécu ici, dans la maison de son enfance, ancienne tannerie familiale, devenue ensuite la maison de ses vacances, puis de ses vieux jours.
Tout est resté en l’état, y compris un papier peint d’époque étonnamment préservé, apportant à la demeure un aspect intime.
A la patère de la chambre, le vieux panama et le feutre sont accrochés, le calot du scientifique trône sous vitrine.
Du linge de maison est toujours prêt à être utilisé dans le boudoir-dressing de Mme Pasteur, la table est dressée comme pour recevoir des invités, les armoires regorgent de vaisselle…
Le rond de serviette gravé à la main « Zizinette », surnom donné à la petite-fille de Pasteur par son célèbre grand-père est toujours rangé à sa place, ses livres trônent dans la bibliothèque, très éclectique, le jeu de dames patiente en attendant le retour des joueurs.
Au mur du premier étage sont toujours accrochés les dessins et fusains que Pasteur avait réalisé alors qu’il n’était encore qu’un jeune adolescent.
S’y révèle le talent académique mais déjà très sûr de cet homme qui rêvait de suivre sa vocation artistique avant de se vouer totalement à la science.
Pasteur, en sortant de sa chambre, devait seulement traverser le corridor pour entrer dans le vaste laboratoire qu’il avait fait aménager. Un équipement moderne et fonctionnel pour l’époque lui permettait de mener à bien ses recherches et ses expériences. La pièce est équipée d’une chaudière d’incubation, de becs de gaz, d’eau courante.
Aujourd’hui encore, ses fioles, ses canules et ses ballons n’ont pas bougé.
On peut lire sur les étiquettes « bouillon de poule » ou « jus de raisin ». Leur contenu est intact depuis 1878 pour le raisin et 1883 pour le bouillon, preuve du bien-fondé de ses théories.
C’est ici que le chercheur a repris ses travaux sur les fermentations, la théorie des germes et la stérilisation.
Sur son bureau, une enveloppe semble avoir été ouverte hier.
Elle porte un cachet postal et, en guise d’adresse, ces deux lignes:
– » A celui qui fait des miracles
Rue d’Uhn, Paris »
Dans cette maison, que Pasteur appelait son « Château de la Cuisance », du nom du cours d’eau au bord duquel il est installé, l’émotion est présente dans chaque pièce.
Ici a vécu un homme reconnu bienfaiteur de l’humanité, qui a sauvé un nombre inestimable de vies, qui est à la base des notions d’hygiène, qui a découvert le vaccin contre la rage et tant de notions fondamentales à notre vie actuelle.
Les visites sont personnalisées, sous la houlette d’un personnel chaleureux et visiblement éprise l’histoire de l’homme, de la maison sur la mémoire desquels il veille aujourd’hui.
L’accueil est chaleureux, la visite passionnante.
Une escale émouvante à ne surtout pas manquer si vous passez dans la région… et bien difficile à quitter.
Martine Bernier
La Maison de Louis Pasteur, Arbois maisondelouispasteur@wanadoo.fr
www.academie-sciences.fr/pasteur.htm