Plainte tardive: La Louisiane

La Justice a parfois à faire face à des affaires insolites.
Celle de l’Escroquerie à la Louisiane en fait partie.

En 1976, les tribunaux de la Nouvelle-Orléans enregistrent une plainte émanant de Cecilia M. Pizzo.
Cette dernière a l’intention de faire annuler l’achat de la Louisiane, en 1803, qui avait à l’époque doublé la superficie des Etats-Unis.
Selon elle, ni Napoléon ni Thomas Jefferson n’avaient autorité pour conclure un tel marché.
Donc, ces quelque trois millions d’hectares appartiennent toujours à… l’Espagne.
Voilà.
C’était tout simple.
Vu que la Justice était informée, il lui suffisait de rendre à César…. et d’expliquer aux habitants qu’ils venaient de changer de nationalité au passage.

On imagine que le juge Jack M. Gordon a dû être très contrarié.
Après avoir bien réfléchi, il a statué: s’il était sans doute exact que seuls le Parlement français et le Congrès américain avaient légalement le droit d’entreprendre ces négociations, Mme Pizzo avait engagé son action en justice avec…. 167 ans de retard.
La plaignante avait dû passer beaucoup de temps à étudier l’affaire, mais avait omis de se renseigner… le délai de prescription était de six ans.
Flûte.

Martine Bernier

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