Tu seras mon fils

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Certains films plus que d’autres laissent une forte impression.
C’est le cas de « Tu seras mon fils », réalisé par Gilles Legrand, une tragédie familiale sur fond de vignoble prestigieux.

Paul de Marseul (Niels Arestrup), personnage principal du film, est le propriétaire d’un grand cru de Saint Emilion.
Un domaine familial magnifique sur lequel il règne en maître absolu.
Son vin, sa vigne, sont sacrés à ses yeux plus que ne peut l’être sa famille, et il voit avec angoisse arriver le moment où il devra passer le flambeau.
Son fils, Martin (Lorànt Deutsch), vit avec son épouse sur le domaine et donnerait beaucoup pour plaire à son père et reprendre sa suite.
Mais ce dernier l’estime incompétent, ne manquant aucune occasion pour l’humilier, le ridiculiser.
La situation se corse lorsque François le régisseur (Patrick Chesnais), qui a élevé le cru à un niveau exceptionnel, est atteint d’un cancer du pancréas en phase terminale.
Paul profite du retour du fils de son ami, Philippe, pour le séduire et tenter de le convaincre de reprendre sa suite, lui qui revient des Etats-Unis où il a développé ses dons en matière d’oenologie.

La transmission familiale, Paul s’en moque.
Sa cruauté atteint des sommets.

On dira de ce film qu’il est dur, et qu’il manque de nuance, tant dans le rôle du père que dans la fin de l’histoire, inévitablement terrible.
Pour moi, c’est un film puissant, à mille lieues des effets spéciaux des grandes productions américaines.
Sa force?
L’éblouissante prestation des acteurs.
Niels Arestrup, en particulier, est glaçant dans ce rôle d’homme à la fois grandiose dans sa connaissance du vin, mais humain médiocre et père lamentable.
Face à lui, Lorànt Deutsch se glisse avec talent dans l’inconfortable peau de ce fils écrasé, effacé, révolté et fragile.
Et Patrick Chesnais propose un personnage pudique et fort, conscient de la perversité de celui avec lequel il a travaillé toute sa vie.
Quant aux paysages, ces décors de vignes grandioses, ils forment un véritable personnage à eux seuls.

Ce film là, je ne l’oublierai pas.

Martine Bernier

« Tu seras mon fils », de Gilles Legrand. Avec Niels Arestrup, Loran Deutsch, Patrick Chesnais, Valérie Mairesse, Anne Marivin, Nicolat Bridet.

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