Tant qu’il y a de la vie, il y a… de l’enthousiasme, de la créativité, de la grandeur.
Je me suis amusée à chercher des exemples de personnes qui ont accompli des merveilles à 90 ans et plus.
Il y en a… et plusieurs!
Celui qui m’a le plus amusée est sans doute Jean-Frédéric Waldeck (1766).
A 94 ans, ce peintre et explorateur français a souhaité vendre à l’Etat des documents relatifs à son exploration des ruines mayas.
Ravi de l’aubaine, le ministère de l’époque pense faire une bonne affaire en lui allouant une rente annuelle.
Hélas pour la caisse de l’Etat… Waldeck mourra à plus de 109 ans, en 1860!
A 90 ans, le poète grec Sophocle (495 avant Jésus-Christ), écrivait « Oedipe à Colone », tandis que Pablo Casals (1876), donnait encore des concerts publics.
De son côté, à 91 ans, l’industriel américain John Rockfeller (1839 – 1930), accomplissait chaque matin un parcours de golf.
Madeleine Renaud, la délicieuse comédienne française née en 1900, a reçu un Molière d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 1991.
On ne les compte plus, ceux qui, à plus de 90 ans, peignent toujours, comme Marc Chagall, publient encore leurs mémoires, des romans, des essais (Alexandra David-Neel, grande exploratrice française, publiait « Quarante siècles d’expansion chinoise » en 1964…), réalisent des films ou y jouent (comme Charles Vanel dans « Les Saisons du Plaisirs »), donnent des concerts, donnent des conférences ou, plus rares, comme Sylvain Floirat ou Edmond Mathis, sont encore maires de leur village.
Les véritables créateurs, les passionnés habités par la vie, restent ce qu’ils ont été jusqu’à la fin de leurs jours.
Comme Aurore Brillat, mère du magistrat-gastronome-écrivain Jean-Anthelme Brillat-Savarin.
A 99 ans, alors qu’elle venait de terminer un copieux repas comme elle les aimait, elle sentit sa fin arriver.
Elle demanda alors: « Vite, apportez-moi le dessert! » et mourut quelques minutes après.
Ce qui fit dire à son fils: « Elle partit prendre le café dans l’autre monde. »
Martine Bernier