Au panthéon des philosophes dont j’aime particulièrement la pensée, se trouve Sören Kierkegaard (1813 – 1855).
Sa pensée, justement, reste à la fois moderne et bien différente de certains courants actuels.
Aujourd’hui, notre époque apprécie le « salut par l’intime » ou le « tout à moi », comme le souligne Philippe Chevallier dans son essai « Etre soi ».
Kiergegaard, lui, estimait que c’est en dehors de nous-mêmes, dans un appel ou une vocation particulière que nous trouvons notre typicité.
Pas très clair?
Si, pourtant…
Il pensait que la vérité ne se trouve pas au fond de nous mais au dehors.
Ce philosophe très attaché à la question de l’éthique, a vécu une vie difficile.
Né à Copenhague dans une famille aisée et très pieuse où il était le cinquième d’une fratrie de sept enfants, il a perdu sa mère, ses trois soeurs et deux de ses frères, tous âgés de moins de 33 ans.
A 24 ans, il est le seul survivant de sa famille, avec son frère Peter.
Sa mélancolie était légitime…
Est-ce ce qui l’a poussé à renoncer à son mariage avec Regine Olsen à laquelle il était fiancé?
Personne ne le sait vraiment.
Il disait simplement qu’il n’avait pas le temps de se marier.
Sa vie a été consacrée à l’étude, à la pensée.
Il n’hésitait pas à déclencher de virulentes polémiques, notamment contre l’Eglise danoise défendant ses idées avec force.
Philosophe et théologien, Kierkegaard a marqué la philosophie.
Et pourtant… il n’a pas eu le temps de vivre vieux.
A 42 ans, il s’effondre dans la rue et meurt à l’hôpital où il a été transporté.
Il laisse une oeuvre dans laquelle l’angoisse et le désespoir sont abondamment étudiés, débouchant sur une psychologie d’autant plus fine qu’elle est basée sur sa propre expérience.
Je n’ai pas la prétention de bien connaître son travail.
Je n’en sais que des bribes.
Mais peut-être aurez-vous envie d’en savoir plus en lisant ces quelques citations qui me plaisent le plus:
– Plus on se cache, plus il est désagréable d’être surpris.
– Une mauvaise conscience peut rendre une vie intéressante?
– Les lunettes cachent beaucoup de choses. Même une larme dans l’oeil.
– On ne souffre qu’une fois. On vainc pour l’éternité.
– Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin.
Martine Bernier