Ce cher Major Thompson

La première fois que je l’ai croisé, c’est dans la bibliothèque de mon père.
Un livre usé à force d’avoir été lu et relu.
D’autant plus usé que sa couverture était en papier, un papier à peine plus épais que ses pages.
Il m’a suivi dans mes périples, jusqu’à se perdre parmi mes très nombreux autres bouquins.

Aujourd’hui, les Editions Fallois rééditent « Les Carnets du major Thompson » et « Snobissimo », de Pierre Daninos.
C’est le moment de reparler de ce personnage si british qui m’a offert des heures de lectures drôllistiques!

Son nom, d’abord, sir William Marmaduke Thompson, avait le don de me mettre en joie.
Son physique ensuite: grand, mince, fine moustache à la David Niven,  costume impeccablement coupé, chapeau melon et parapluie à la main.£
Son humour enfin: le major portait sur les Français un regard malicieux digne des plus grands traités de sociologie.
Je raffolais de ses textes.
Et ce n’est que bien plus tard que j’ai appris que ces chroniques nées de la plume de Daninos avaient été écrites, à la base, pour « le Figaro » où ce journaliste écrivain s’amusait à reproduire à sa sauce le principe des « Lettres persanes » de Montesquieu en utilisant un Anglais plus que typique pour observer et commenter les us et coutumes ainsi que la personnalité des Français.
Pierre Daninos prétendait être le traducteur du Major… né de son imagination, mais si crédible que le public y croyait.
Sa rubrique a duré des années, ses chroniques ont fait l’objet de quatre tomes et le Major a pris vie au cinéma sous les traits de Jack Buchanan.

Le texte est indémodable, le personnage aussi.
Pierre Daninos nous a quitté en 2005. 
Son humour et sa finesse sont toujours présents.
A découvrir ou rédécouvrir avec délectation!

Martine Bernier

 

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