Qui porterait le mort avec vous?

Je me souviens d’un film avec Richard Berry, dans lequel il parlait de la fameuse histoire du « Qui porterait le mort avec moi? ».
En gros, il s’agir de savoir si l’on a la chance d’avoir dans son entourage, des amis qui accepteraient de cacher le cadavre avec vous, sans poser de questions, si, par malheur, vous deviez tuer quelqu’un.
Ce qui, avouons-le, serait fort ennuyeux.

Longtemps, j’ai repensé à ce cas de figure en m’interrogeant.
A qui m’adresserais-je si je devais être confrontée à ce genre de situation??
J’avais beau me poser la question, je n’étais jamais satisfaite par la réponse.
Et j’ai fini par comprendre pourquoi.
Au fil du temps, j’ai affiné la réflexion.
Quoi qu’en dise le personnage qu’interprétait Richard Berry, la personne qui m’aiderait à me débarrasser du macchabée ne serait pas un ami mais un inconscient chevaleresque ou parfaitement idiot. 

Admettons que j’aie dans mon entourage une ou deux personnes capables d’effectuer ce geste avec et pour moi.
Cela voudrait-il dire pour autant que ce sont de véritables amis?
Heu… aujourd’hui, j’en doute.
Un véritable ami, plutôt que de partir dans un délire collectif à l’issue très improbable, réfléchirait sans doute à la meilleure des solutions.
Et « porter le mort avec moi »  pour le déplacer dans un endroit discret ne serait pas la bonne idée.

J’ai donc réfléchi plus loin.
Ai-je dans mon entourage quelqu’un auquel je pourrais m’adresser pour m’accompagner vraiment en cas de besoin?
La réponse est oui… plusieurs noms me sont venus à l’esprit et m’ont déjà prouvé qu’ils sont là, et bien là.
Oh, pas beaucoup, non: ils tiennent sur les doigts d’une main ou à peine plus.
Et m’ont déjà prouvé qu’ils étaient vraiment là, solides.
Donc: quelle chance j’ai d’avoir des amis qui… ne porteraient pas le mort avec moi, mais m’aideraient à assumer mon geste! 
Tout en sachant que si j’avais la malencontreuse idée de commettre un jour une grosse bêtise quelle qu’elle soit, même par maladresse,  selon toute vraisemblance,  l’aide demandée, je me prendrais d’abord un solide et bienfaisant savon maison!

Martine Bernier
 

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