J’ai déjà parlé de lui sur Ecriplume.
La sortie de son dernier album me donne l’opportunité de recommencer.
J’ai rencontré le dessinateur Derib il y a plusieurs années de cela.
Envoyée par le quotidien pour lequel je travaillais à l’époque, j’allais l’interviewer au sujet de l’un des livres qu’il sortait à l’époque.
Je crois que c’était « No Limits ».
Immédiatement, une belle relation s’est nouée avec lui et son épouse.
Nous sommes devenus très bons amis.
J’aime la personnalité, la philosophie et le travail de cet homme paisible, toujours égal à lui-même, d’une gentillesse inaltérable.
Nous nous sommes revus à diverses occasions, et depuis, dès que l’un d’eux sort un album particulier, je les retrouve pour en parler.
C’est le cas en ce moment.
Avant la sortie de son dernier album, il m’a appelée pour m’en parler.
J’ai répercuté l’information auprès de ma rédaction, à Terre et Nature, qui a été intéressée par le sujet.
Et c’est ainsi que j’ai pu présenter « Tu seras reine ».
Nous sommes loin de Yakari ou de Buddy Longway, deux de ses personnages les plus connus, mais nous restons dans cette nature que Derib affectionne, et dans ces liens humains si importants à ses yeux.
Voici ci-dessous l’article que j’ai pu lui consacrer, dans une page abondamment illustrée par ses dessins.
Pour les Suisses qui liraient ce texte et qui seraient intéressés: « Terre et Nature » lui consacre sa « Une » jusqu’à jeudi, avec un dessin inédit qu’il a réalisé pour l’occasion.
Ce livre est une merveille qui va à contre-courant de la violence ambiante.
Une histoire belle, qui fait du bien….
Martine Bernier
Derib parmi les Reines
Le dessinateur romand rend hommage aux vaches du Val d’Herens et à cette région à laquelle il est très attaché dans son nouvel album : « Tu seras reine », le livre le plus « suisse » et sans doute le plus touchant de sa carrière. Il y raconte l’histoire de la jeune Camille et de Violette, sa vachette.
Les nouveaux héros de la dernière bande dessinées de Derib, « Tu seras reine », ne sont ni des indiens ni de trappeurs, mais une famille valaisanne dont le grand-père va transmettre à sa petite-fille son amour pour les vaches d’Herens. Cet album est particulièrement important pour le dessinateur, comme il le confie: « J’ai eu un plaisir infini à le réaliser. J’aime la région d’Evolène depuis toujours. Mes parents m’y ont emmené pour la première fois alors que je n’avais que deux mois. Plus tard, j’y ai gardé les vaches, mon père a peint les paysages, mon épouse a consacré deux livres aux traditions locales. Dans cet ouvrage, je reviens à mes racines. »
Le livre n’est pas un manuel pour apprendre à devenir éleveur. Le talent et la sensibilité de Derib y font merveille pour décrire l’univers familial et les non dits des personnages, le parcours de la jeune Camille désireuse de marcher dans les traces de son agriculteur de grand-père. Le tout en suivant l’évolution de Violette, la vachette devant laquelle s’ouvre une carrière de Reine. Les traits de chaque personnage du livre ont été empruntés à des habitants du Val que l’artiste a côtoyés, les paysages sont reproduits au détail près, faisant de l’album un témoignage émouvant. Derib voulait une histoire simple dans laquelle chaque lecteur pouvait se retrouver: il a parfaitement réussi son pari. Son coup de crayon puissant se met au service la beauté des habitants et des paysages.
La sortie de l’ouvrage, prévue pour le 5 octobre à la Foire de Martigny, fait figure d’événement en Valais. Et tout d’abord dans la région d’Evolène, où l’Association des Communes du Val d’Herens a soutenu financièrement le projet. Le livre sort en trois versions: la version valaisanne contient 63 pages de BD, six pages d’introduction expliquant pourquoi l’auteur s’est lancé dans cette aventure et un dossier culturel de 8 pages réalisé par Dominique et Arnaud de Ribaupierre, permettant de découvrir la place de la vache d’Herens dans le monde de l’Art. Un album traduit en patois evolenard par Gisèle Pannatier est également disponible. La version classique de la BD, sans le dossier culturel, paraîtra dans la Collection Blanche du Lombard. Et un exemplaire collector en tirage limité proposant les « pages crayon » sortira chez Cleopas pour les amoureux du genre.