Théodore Neuhoff, vous connaissez?
Il a été… roi de Corse.
Si!
Tout a commencé en mars 1736.
Théodore, aventurier notoire, débarque d’une galère battant pavillon anglais, apportant dans ses bagages sa suite composée de 16 personnes, 3000 fusils, des canons et des bottes.
Avec ce petit matériel, il est bien décidé à lever une arme pour, dit-il, aider les Corses à chasser les colons génois qui les écrasent d’impôts.
Mais son initiative demande une contrepartie: en échange, il veut devenir roi.
A 40 ans, cet Allemand est un érudit, qui parle quatre langue,e st franc-maçon, croit en la démocratie (du moins le clame-t-il).
Il est baron westphalien, est né à Cologne et sait captiver les foules.
Mis toute médaille a son revers: l’obscur personnage a également la réputation d’être un escroc, un espion, un manipulateur, qui aime à faire croire qu’il est alchimiste, ce qui lui a permis au passage de pigeonner quelques riches crédules en Europe.
Il embobine si bien les insulaires qu’il arrive à ses fins et est couronné roi au couvent d’Alisgiani, actuelle Alesani.
Le lieu existe encore aujourd’hui.
Le 15 avril 1736, un mois après son arrivée, ils sont des milliers à assister à la cérémonie du couronnement.
Mais cette prise de pouvoir ne plaît pas au Continentaux en général, et à Gênes en particulier qui décide le blocus de l’île.
Le frais souverain n’a pas d’autre solution que de filer en Europe pour demander de l’aide.
La France arrive à la rescousse, envoie des troupes en 1738, et… occupe l’île sans intention de départ.
Quand Théodore revient chez ses sujets un an après, son débarquement sur l’île lui est refusé.
Il n’aurait pas eu de quoi payer ses armateurs.
Il n’aura été roi que sept mois.
Après son périple, il passera par la case prison, pour dettes,et sa vie perdra de sa superbe.
Il mourra seul, abandonné, le 11 décembre 1756.
Mais il reste des traces de son aventure Corse.
C’est lui qui a créé le drapeau de l’île, insppiré de ses armoires.
Son histoire a intéressé Hollywood qui pense lui consacrer un film, et un roman de Jean-Claude Rogliano retrace son histoire chez Lattès: « Les Mille et Une Vies de Théodore, roi de Corse ».
Martine Bernier