Allez savoir pourquoi: j’aime les textes du Moyen Age, cette période qui a vu naître des légendes extraordinaires.
Comme celle de la mesnie d’Hellequin.
La mesnie est un mot qui désigne un groupe de personnes vivant ensemble, sans forcément avoir de lien de parenté.
Celle d’Hellequin était composée des spectres et des âmes damnées des défunts.
On en parle pour la première fois dans « l’Histoire ecclésiastique » relative au peuple normand, écrite par le moine Orderic Vital (1075-1142), en treize volumes.
C’est lui qui rapporte le témoignage de Walchelin, jeune prêtre attaché à l’église de Bonneval.
Dans la nuit du 1er janvier 1091, pétrifié par le spectacle, il a vu passer une armée immense, au sein de laquelle se trouvaient des personnes décédées récemment sans avoir eu le temps de se repentir de leurs crimes.
Il y avait là des gens de toutes conditions sociales, y compris des ecclésiastiques.
Ils gémissaient, se plaignaient de leurs tourments.
Un seul point commun: tous avaient gravement pêché et formaient une horde noire, crachant le feu.
La mesnie d’Hellequin…
Pour le moine, elle serait une « chasse au diable » à laquelle les pêcheurs sont contraints après leur mort pour expier leur crime, et pour servir d’avertissement au vivant.
Selon les interprétations et les textes des différentes époques qui s’y rapportent, la mesnie peut prendre la forme d’une chasse sauvage, conduite par Hellequin, toujours masqué.
Ce qui me plaît dans cette histoire macabre?
La fin…
Au cours du XVIe siècle est né à Venise le doux personnage d’Arlequin (Arlecchino), de la Comedia dell’ Arte.
Il est masqué de noir, habillé comme un bouffon, porte une batte au côté, fait sourire les foules.
Parmi lesquelles beaucoup ignorent que son personnage a été inspiré par Hellequin, le chasseur sauvage.
Martine Bernier
1 réflexion sur “La légende de la mesnie d'Hellequin”
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