Allez savoir pourquoi: bien que j’ai souvent eu envie d’aller voir les expositions temporaires auxquelles me conviait la Collection d’Art Brut, à Lausanne, dans ses communiqués de presse, je n’y étais encore jamais allée.
Trop de travail, temps de loisirs bien rempli… c’est ainsi.
Jusqu’à ce jour de fin novembre 2012 où, alors que je venais de terminer une interview dans la capitale vaudoise, mon Capitaine m’a dit:
– Puisque nous sommes à Lausanne et que le musée ouvre à 11 heures, c’est le moment ou jamais d’y aller!
J’avais marqué sur notre calendrier que je voulais voir l’exposition consacrée à Morton Bartlett avant la date de mon opération.
Le coup de pouce de Celui qui m’accompagne a fait le reste…
L’endroit se trouve en face du Théâtre de Beaulieu où nous avions été voir Casse-Noisette, il y a peu.
Un lieu paisible, entouré de verdure endormie en cette saison.
Dès l’entrée, le contact a été chaleureux.
Je me suis annoncée en tant que journaliste, ai expliqué que je consacrerais un article à l’exposition temporaire, et nous sommes entrés.
De dehors, je ne m’attendais pas à découvrir une demeure et des salles aussi grandes.
Ca a été ma première surprise.
Et puis… j’ai mis mes lunettes!
Et c’est là que j’ai pris l’un des tout grands chocs artistiques de ma vie.
A chaque étage, j’ai été de surprise en surprise, d’émotion en émotion.
Je ne connaissais de l’Art Brut que quelques statues africaines ou venues d’autres continents.
J’avais apprécié sans être pour autant renversée.
Autant dire que ce que j’en savais était embryonnaire.
C’est là, dans ce musée exceptionnel que j’ai compris ce qu’était réellement l’Art Brut.
La définition donnée par le lieu dit ceci:
« Les oeuvres d’Art Brut sont réalisées par des autodidactes.
Solitaires, inadaptés, patients d’hôpitaux psychiatriques, détenus, personnes âgées, ils créent à l’écart de la tradition et des modes artistiques, sans se préoccuper de la critique du public, ni du regard d’autrui. »
Je suis très sensible à la souffrance des personnes handicapées mentales, et touchée par la création artistique engendrée par toute sorte de douleur.
Dès le rez-de-chaussée, j’ai été happée par cet univers interpellant, d’une richesse inouïe.
Pas par tout, non.
Mais par beaucoup…
Des explosions de couleurs, des pastels aussi délicats que des estampes japonaises, des oeuvres d’une minutie incroyable…
Nous aurions pu passer des heures dans ce lieu.
Ce n’était malheureusement pas possible: j’avais d’autres obligations.
Mais une chose est sûre: nous y reviendrons, le plus souvent possible…
En sortant, j’ai acheté une pile de livres sur les différents artistes exposés.
Leur vie, leur parcours m’intéresse…
Je suis sortie enrichie de cette visite passionnante.
Avec un sentiment profond: l’Art Brut, si spontané, se joue peut-être de la technique chère aux critiques d’Art, mais… est véritablement habité.
Martine Bernier
Collection d’Art Brut, 11, av. des Bergières, CH – 1004 Lausanne
Tél. +41 21 315 25 70 Fax +41 21 315 25 71 art.brut@lausanne.ch
La Collection de l’Art Brut est ouverte au public:
Du mardi au dimanche de 11h à 18h,
y compris les jours fériés, ainsi que les lundis de Pâques, de Pentecôte et du Jeûne.
Fermé les 24 et 25 décembre, ainsi que le 1er janvier.
Ouvert le lundi en juillet et août.
Premier samedi du mois, entrée gratuite.