Marie Marvingt, la Fiancée du Danger

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En France, des rues, des lycées et des complexes sportifs portent son nom.
Normal: durant sa vie, (1875 – 1963), Marie Marvingt a été très admirée.
Elle a eu droit à plusieurs surnoms.
Le plus connu reste « La Fiancée du Danger », mais le maréchal Foch l’avait également baptisée « la Reine de l’Air ».
On disait d’elle qu’elle était la plus grande sportive du siècle, la femme la plus incroyable depuis Jeanne d’Arc.
Et pour cause… lors de la distribution des talents, elle avait été comblée.

Marie est née dans le Cantal.
Son père était directeur des Postes d’Aurillac et sa fille cumulait les diplômes:  licenciée ès lettres, assistante en chirurgie, journaliste et écrivain, elle avait une soif d’activités insatiable.
Elle parlait cinq langues parmi lesquelles l’esperanto, jouait du cornet, a étudié le droit et avait appris à conduire une locomotive à vapeur en 903.
Pour le plaisir, elle pratiquait le dessin, le chant, la peinture, la sculpture,  la danse, le théâtre, le chant etc…
Oui, je parle bien d’une seule et même personne…
Elle ne dormait que 4 heures par nuit, mais quand même!

Durant la Grande Guerre, elle crée l’aviation sanitaire pour évacuer les blessés.
Désireuse de participer aux combats, elle s’est engagée en 1815, sous une identité d’homme,  dans le 42e bataillon de chasseurs à pied puis dans les tranchées en première ligne, avec les Poilus.
Et cela sans que personne ne découvre sa véritable identité.

Ce n’est pourtant pas pour tout cela que Marie est devenue très célèbre, mais bien pour ses exploits sportifs.
En alpinisme, elle a été la première femme à réussie l’ascension, dans la même journée, des aiguilles des Grands Charmoz (3 444m) et du Grépon (3482 m) dans le Massif du Mont Blanc.
Pour cela, elle était vêtue… d’une jupe-culotte!
Elle a multiplié les premières en escalade et a été considérée parmi les alpinistes mondiales comme la Numéro 5.

Entre temps, en 1909, Marie découvre l’aviation en effectuant son premier vol en tant que passagère.
La même année, prise par le virus du pilotage, elle prend des cours sur un monoplan Antoinette et devient la seule femme à savoir piloter cet avion.
En 1910, elle est la troisième femme au monde à obtenir son brevet de pilote d’avion.
Dix-neuf jours après l’avoir reçu, elle établit deux records officieux (les records féminins ne sont pas encore homologués).
Puis elle mettra au point le premier avion ambulance, participera à des meetings…
Et le 20 février 1955, pour son 80e anniversaire, elle survole Nancy avec un officier américain à bord d’un chasseur McDonnel F-101.
Cinq ans plus tard, elle pilote un hélicoptère à réaction unique au monde…

L’air était un élément que cette femme d’exception connaissait bien.
En 1901, elle avait effectué sa première ascension en ballon, obtenu son brevet de pilote de ballon libre puis, en 1910, son brevet de pilote aéronaute.

C’est tout?
Non.
Elle a été la première championne féminine internationale de bobsleigh, pratiquait le canoë depuis l’âge de 15 ans, a remporté de prestigieuses compétitions de natation, a fondé la première école de ski de descente, s’est lancée dans le saut à ski et a dominé les sports d’hiver féminins durant trois saisons, y compris en patinage et en luge.
Elle a été la première à imaginer des skis fabriqués en métal, ainsi que des skis « pour le sable », qu’elle a utilisé dans le Sahara.
Elle fut la seule femme à avoir reçu les palmes de premier tireur , était championne de tir, a également pratiqué l’automobile, l’escrime, l’équitation, le golf, la gymnastique, la boxe, le jiu-jitsu, la lutte, le judo, le karaté, les poids et haltères, le tennis, le billard, le hockey, la course à pied, le base-ball, le football, le water-polo, la spéléologie et j’en passe.

Cette femme était un extra terrestre!
Pour elle, rien n’était impossible, elle était brillante sur tous les points.
Et pourtant… malgré toutes ses distinctions, tous les honneurs reçus, malgré cette vie incroyable, Marie est morte dans la misère, à Laxou, en Meurthe et Moselle.
Elle détenait 17 records sportifs mondiaux et 34 décorations et médailles, françaises et étrangères.
Un être humain exceptionnel.
Chapeau, Madame.

Martine Bernier

 

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