Comme c’est le cas depuis plusieurs jours un peu partout en Europe, il faisait très chaud.
Le vent qui avait soufflé dans la soirée n’avait pas rafraîchit l’atmosphère, et c’est dans une atmosphère lourde que la nuit avait débutée.
Mon Capitaine était absent, Pomme et moi avions lu toute la soirée, dans le souffle bienveillant d’un ventilateur.
Je m’étais endormie depuis peu lorsque, peu après minuit, j’ai été réveillée par un coup de tonnerre énorme.
Un tapage suspect en provenance de la terrasse m’a alertée.
Je me suis levée pour me rendre dans mon bureau.
Pomme est restée prudemment dans son panier.
Il était inutile d’allumer: les éclairs à répétition zébraient le ciel, éclairant l’appartement comme en plein jour, mais par intermittence.
Dehors, le vacarme augmentait.
En m’approchant de la porte-fenêtre, j’ai vu des grêlons tomber en masse sur le sol.
Par une chance incroyable, aucune de nos plantations ne semblait en souffrir.
Et pourtant les billes de glace jonchaient le carrelage.
La maison tremblait, l’orage redoublait de violence, et je restais là, à contempler ce spectacle fascinant…
Je ne l’ai pas entendue arriver… mais j’ai tout à coup réalisé que Pomme était assise à côté de moi et regardait, elle aussi.
Petit bouddha noir et paisible qui frémissait à peine à chaque coup de tonnerre…
Elle a levé les yeux vers moi.
Je l’ai caressée en lui disant: « Toi, tu es le Mogwaï le plus courageux que je connaisse… »
Ma déclaration a dû lui plaire: elle a repris son poste, intriguée de voir les grêlons rebondir devant elle, derrière la vitre.
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux agriculteurs et autres vignerons qui ont vu leurs récoltes ravagée par la grêle au cours de ces derniers mois.
Celle qui a touché la région hier n’a pas duré longtemps.
Lorsque l’orage s’est éloigné, nous avons quitté nos postes d’observation.
Le spectacle était terminé…
Martine Bernier