Mesdames Capone et autres

Depuis toujours, lorsque j’entends parler de personnes qui se trouvent en prison pour des délits graves ou pas, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour leurs mères.

Comment supportent-elles le chagrin de voir leur enfant « mal finir »?
Je me suis intéressée à certaines d’entre elles, dont deux parmi les plus connues.

Teresa Capone est née en Italie, pays qu’elle quitta avec son mari en 1893 pour émigrer vers les Etats-Unis.
Installée avec sa famille à New York, Teresa était couturière, et membre de la comité italienne de Brooklyn.
En 1920, son mari mourut.
Et c’est son quatrième fils, Alfonso, qui endossa le rôle de chef de famille.
Il avait déjà des contacts avec le « milieu »… il ne lui fallut pas longtemps pour devenir célèbre sous le nom d’Al Capone.
Ce que ressentit sa brave mama italienne en voyant son fils glisser vers une voie qu’elle n’envisageait pas pour lui, personne ne le sait vraiment.
En revanche, lorsqu’il fut emprisonné, elle continua à lui rendre visite régulièrement, sans jamais cesser de dire que son fils était un brave garçon…

Tout autre destin pour Marie Eléonore Maillé de Carman qui épousa en 1733 le comte de Sade.
Elle ne se doutait pas, en 1740, en mettant au monde son petit garçon, Donatien Alphonse François, futur marquis de Sade, qu’il deviendrait écrivain… et débauché.
En 1750, la vie commune avec son mari était devenue invivable.
Marie décida donc de quitter le domicile conjugal pour entrer dans un couvent de carmélites parisien qu’elle ne quitta qu’à sa mort, en 1777.
Mais elle y apprit que son fils allait être emprisonné pour « débauche outrée », et écrivit au roi plusieurs lettres le suppliant de lui accorder sa grâce.
Rien n’y fit.
Lorsque le marquis de Sade apprit que sa mère était à l’article de la mort, il s’évada pour la voir une dernière fois.
Mais il arriva trop tard, et fut réarrêté sur l’intervention de sa belle-mère.
Sade a passé treize ans de sa vie en prison où il a écrit les livres qui l’ont rendu célèbres.
Ouvrages que sa mère n’a jamais lus.

Martine Bernier

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