Héros de la littérature: Mes premiers Maigret…

 

97835318-maigret-g-simenon-presses-de-la-citeSimenon-L-amie-De-Madame-Maigret-Presses-De-La-Cite-1967-Livre-836259933_MLVous souvenez-vous de ces couvertures de livres?
La couverture de la collection des Simenon, et plus particulièrement des « Maigret », lorsque ces romans policiers paraissaient aux Presses de la Cité…

Cette photo de pipe, fumée par le célèbre commissaire,  était symbole et facilitait la recherche des lecteurs dans les rayons.
C’est sous cette couverture que j’ai rencontré Simenon la première fois… en tout bien tout honneur!
Quelques volumes se trouvaient dans la maigre bibliothèque maternelle.
J’en ai emprunté un, puis deux…

Bien plus tard, je me suis procuré la collection complète, dans une autre édition.
Ils étaient toujours aussi passionnants à lire, mais… allez savoir, le format et la présentation sobre de ces premiers Maigret me manquait.

C’est avec cette collection que j’ai découvert également les « autres Simenon ».
Ces romans qu’il ne consacrait pas au plus célèbre des policiers français de l’époque, mais à des héros inconnus.
Je me suis immergée dans l’art qu’avait cet écrivain étonnant de décrire ses personnages et des lieux, de camper des atmosphères, de nous embarquer dans des univers parfois désespérants et misérables ou tristement bourgeois.

Je lisais, lisais…
Dans le premier Maigret porté à l’écran que j’ai vu, c’était Jean Gabin qui assumait le rôle.
Epoustouflant… mais je voyais Gabin.
Je n’ai vu ni Albert Préjean, ni Pierre Renoir, ni Harry Baur, ni Michel Simon, ni Abel Tarride dans le même exercice, et je le regrette.

Un jour de 1967, à la télévision alors en noir et blanc, est apparu le premier Maigret.
Jean Richard, qui a vieilli en même temps que son personnage puisqu’il l’a assumé jusqu’en 1990.
Il était naturel, plaisant, et la série a eu un énorme succès.
Durant des années, je n’ai pas retrouvé en lui le Maigret que j’avais imaginé.
Il a fallu qu’il prenne de l’âge et « de la bouteille » pour que je l’assimile à son rôle.

Et un soir de 1991… j’ai vu le rôle repris pas Bruno Cremer.

Jean Richard dans Maigret
Jean Richard dans Maigret
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Bruno Cremer

J’aimais beaucoup l’homme et l’acteur,  j’avais un peu peur de ne pas arriver à croire au personnage, pour, une fois encore, ne voir que lui.
Et…. non.
Nous avons tous une représentation personnelle des héros de romans que nous découvrons dans les romans.
A mes yeux, Bruno Cremer était Maigret ou du moins était-il celui qui se rapprochait le plus du personnage.
Il lui apportait une touche de  classe, de retenue et d’empathie qui me ravissaient.
Il a incarné le commissaire  durant 14 ans.
Sa mère était belge, d’origine flamande.
Peut-être est-ce l’une des raisons pour lesquelles il évoluait avec une telle aisance dans l’univers de Simenon?
Il a tourné plus de cinquante d’épisodes avant d’aborder le dernier. « Maigret et l’étoile du Nord ».
Mais il est déjà atteint d’un cancer de la gorge incurable  et sera doublé pour cette ultime apparition.
Car il décidera d’arrêter de travailler, et s’éteindra quelques mois plus tard.

Un jour peut-être Maigret reviendra-t-il sur les écrans sous les traits d’un nouvel acteur.
Et je continuerai à chercher le personnage dont j’ai lu chacune des aventures…

Martine Bernier

 

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