Chaque année, le 15 août est pour mon Capitaine et moi une date sacrée.
Nous filons sur le lieu de notre première rencontre, et nous nous offrons une soirée à nous, ponctuée par le feu d’artifice.
Cette année, Evian était saturé de monde et de voitures.
Nous sommes revenus sur nos pas sur quelques kilomètres, et avons été nous réfugier sur la terrasse d’un petit restaurant du bord du lac où, miraculeusement, une table pour deux personnes s’est libérée à l’instant où nous sommes arrivés.
La soirée était idéale…
Elle était très avancée lorsque quatre ou cinq petits enfants sont arrivés avec leurs mamans sur l’esplanade.
Ils avaient tous entre 3 et 5 ou 6 ans, couraient comme des lapins, semblaient ivres de joie.
Deux d’entre eux avaient des lampes de poche.
Plus la nuit tombaient, plus ils ressemblaient à des lucioles virevoltant dans tous les sens.
Nous entendions leurs rires et leurs cris, ils étaient rayonnants, bouillonnant d’énergie.
Le feu d’artifice tiré sur le lac est arrivé.
Somptueux, avec plusieurs nouveautés parmi les fusées, cette année.
Lorsque la dernière a été tirée, le petit groupe est repassé près de nous, en sens inverse.
Cette fois, la fatigue avait fait son effet…
Les enfants avaient tous des visages tirés, un peu grimaçants.
Partis, les sourires: la fête était finie…
Ils traînaient les pieds pour rentrer.
L’un d’eux m’a touchée et fait sourire: un tout petit bonhomme qui traînait sa couverture fétiche en la tenant contre sa joue.
Il m’a fait penser à « Linus van Pelt », ami de Charlie Brown et de Snoopy, dans la BD « Les Peanuts ».
Ils se sont enfoncés dans la nuit, petit groupe fragile et fatigué….
Martine Bernier