Le film n’étant pas encore sorti en Suisse, c’est à Thonon que nous sommes allés voir « Elle s’en va… » hier soir.
Et nous sommes entrés dans la vie de Bettie (Catherine Deneuve), à l’instant où elle subit la trahison de son amant.
Le restaurant qu’elle tient avec sa mère (Claude Jensac) connaît une situation financière difficile, sa vie part à vau-l’eau
Pour cette femme qui a atteint la soixantaine, c’en est trop…
En plein service du dimanche midi, elle quitte le restaurant dans le but de trouver des cigarettes.
Et son errance commence…
Elle l’entraînera sur la route où elle va faire des rencontres inattendues, puis répondra à un appel au secours de sa fille, acceptera de véhiculer son petit-fils, Charly, qu’elle connaît à peine, pour le confier à son grand-père paternel, participera à des retrouvailles d’ex miss, et verra sa vie prendre un tournant majeur .
D’étape en étape, de personnage en personnage, le public est embarqué sur les pas de Bettie et renoue par la même occasion avec une Catherine Deneuve inattendue, décidément superbe…
Dans ce rôle de femme-enfant fragile, elle est belle, émouvante et drôle, sur le fil de la dérive.
Le film est l’occasion pour la chanteuse Camille de faire ses premiers pas au cinéma dans le rôle de la fille à fleur de peau de Bettie.
Plus inattendu encore, le grand-père de Charly est interprété par le peintre et sculpteur Gérard Garouste.
Il nous a fallu un peu de temps pour nous familiariser avec la fugue inquiétante de Bettie, craignant sans doute pour elle une mauvaise rencontre.
Au lieu de cela, certains des personnages croisés sont délicieux, comme le vieil homme qui va lui rouler une cigarette dans sa cuisine, nous offrant une scène hors du temps…
Catherine Deneuve est magnifique dans ce film d’auteur qui connaît par moment quelques longueurs… mais dont la fin est jubilatoire.
Martine Bernier