Chaque année, au moment de souhaiter un joyeux Noël autour de moi, je pense à celles et ceux qui passeront la fête dans la peine.
Durant toutes ces années d’enfance, d’adolescence puis de jeune adulte où, après la mort brutale de mon père, Noël a été une fête d’une tristesse infinie, j’ai connu ce qu’ils ressentent aujourd’hui.
Je me suis réconciliée avec Noël dès l’instant où mes enfants sont nés.
Et j’ai toujours gardé au fond de moi la nostalgie de ces moments rendus magiques par mon père qui savait faire rêver les enfants.
J’espère avoir hérité de ce don, mais cela… seuls mes enfants et, plus tard, mes petits-enfants, pourront le dire!
Pour l’instant, ces derniers sont trop petits pour en parler!
Chaque année à cette époque, je m’adonne à certains rituels (dont certains sont absurdes!) que mon Capitaine regarde avec bienveillance.
Parmi les plus « normaux », il y a la décoration du sapin et de la maison, la préparation des cadeaux, le dressage de la table…
Jusque là, tout va bien.
Mais j’aime aussi, et c’est plus bête, les gravures de Noël et les téléfilms dégoulinants de bons sentiments qui sont diffusés à cette période.
Oui, je sais: ils sont mauvais à pleurer, ont toujours le même scénario ou presque, et donnent dans la guimauve jusqu’à l’écoeurement.
Justement: plus ils sont « gnangnans » et plus je suis ravie!
Avec une nette préférence pour ceux où Père et Mère Noël apparaissent, et, si possible, où ils s’envolent en traîneau dans un ciel étoilé.
Mon cas est désespéré.
Le jour de Noël, je sors les disques de chants de saison, tous anglo-saxons.
Il faut qu’ils soient joyeux: pas question de la moindre note de tristesse ou de mélancolie.
Toujours les mêmes chants: les enfants grognent un peu ou, dans le meilleur des cas, se moquent des mes goûts déplorables.
Aucune importance: j’aime ça et ils s’en souviendront plus tard en riant!
Tenez, pour vous faire partager mes goûts déplorables en la matière, je vous souhaite un lumineux Noël… et vous offre en prime un assortiment de ces gravures que j’affectionne!
Sans doute parce qu’elles rassurent l’enfant qui dort au fond de moi…
Et, promis, dès le lendemain de Noël, je redeviendrai normale et reviendrai à mes amours: ces peintres et sculpteurs qui, du haut de leurs nuages doivent se dire, en lisant mon texte par dessus mon épaule, qu’il ne faut décidément pas chercher à comprendre les femmes!
Martine Bernier