En 2008, je suis partie en Ouzbékistan et au Kirghizistan sur la demande de l’une de mes rédactions qui souhaitait que j’accompagne un voyage de lecteurs qu’elle contribuait à organiser.
J’ai déjà partiellement parlé de certains des lieux que j’ai eu la chance de découvrir.
Après une semaine ou dix jours passés en Ouzbékistan, nous avons pris l’avion en direction du pays voisin, le Kirghizistan, situé en bordure de la Chine.
La première partie de notre séjour s’était déroulée sous une chaleur écrasante.
Là, nous retrouvions des températures plus supportables et des paysages très différents de ceux que nous venions de quitter.
Dès le premier jour, nous avons fait la connaissance de Nazgul, une jeune femme adorable qui a été notre guide durant notre périple.
Les sites que nous découvrions étaient à l’opposé de ceux rencontrés à Samarcande ou à Boukhara, pour ne citer qu’elles.
Nous avions les yeux remplis des splendeurs du royaume perse, et nous arrivions dans un pays doté de paysages naturels magnifiques.
Les découvrir en compagnie de Nazgul qui a tout fait pour rendre notre séjour passionnant et agréable, a été un bonheur.
Elle aimait beaucoup la langue française, nous questionnait sur l’Europe et la Suisse, et… je n’ai pas mis longtemps avant de réaliser que l’humour comme la gentillesse, faisaient partie de ses qualités.
En nous quittant, nous avons échangé nos coordonnées… et je me suis envolée vers une autre vie.
Voici quelques jours, un message m’a été transmis.
Il était arrivé sur mon ancienne boîte mail et provenait… de Nazgul.
J’étais ravie d’avoir de ses nouvelles.
J’ai ainsi appris qu’après être partie en France comme jeune fille au pair, elle avait épousé un Français, qu’ils avaient eu deux petites filles et étaient rentrée au Khirgizistan.
Nazgul avait arrêté de travailler comme guide touristique.
En 2010, elle a ouvert, avec son mari, une école de français.
Elle m’expliquait que de moins en moins de Kirghizes s’intéressent à la langue française.
Ceux qui l’apprenaient espéraient jusqu’alors émigrer au Québec, qui, aujourd’hui, a modifié et durcit sa réglementation en la matière.
Tout récemment, le jeune couple a commencé à intégrer la langue française au jardin d’enfants.
Pour l’instant, deux d’entre eux suivent leurs cours.
Aujourd’hui, Nazgul et Stéphane, son époux, s’intéressent à d’autres possibilités de développement comme les cours pour les enfants, les cours par internet, les jeux en français….
Ils songent également à mettre en place la possibilité d’emprunt de livres français dans une ville pour le rendre dans une autre, service qui pourrait notamment plaire aux touristes et autres francophones fréquentant le pays.
J’ai été touchée par le parcours de cette jeune femme cultivée, éprise de deux pays bien différents…
Et je mesure ma chance s’avoir découvert son pays natal en sa compagnie!
Pour en savoir plus, je publie ci-dessous deux liens: l’un consacré au travail de Nazgul et Stéphane, l’autre publiant un portrait qui leur a été consacré.
Qui sait, si un jour vos pas vous entraînent là-bas, peut-être aurez-vous la chance de les rencontrer?
Martine Bernier