La jolie petite ville de Vernon, juste à côté et Giverny (Eure), possède un édifice devenu son symbole.
On l’appelle « Le Vieux Moulin » un bâtiment datant du XVIe siècle, construit sur les piliers d’un ancien pont médiéval, détruit et reconstruit plusieurs fois jusqu’à sa disparition définitive au début du XVXe.
Le moulin est passé de main en main, appartenant, entre 1925 et 1930, au compositeur de revues Jean Nouguès.
Il avait aménagé un dancing dans une péniche amarrée non loin.
En 1930, lassé de son moulin, il l’a vendu un Américain, William Griffin.
A la mort de celui-ci, en 1947, la commune de Vernon a vainement cherché des héritiers.
N’en trouvant pas, elle l’a repris et a entrepris de le restaurer.
Une initiative bienvenue: il était sur le point de s’effondrer après avoir été endommagé par les bombardements de 1940 à 1944.
La guerre ne respecte rien ni personne…
Aujourd’hui, donc, le Vieux moulin est le symbole de la ville.
Plusieurs peintres l’ont utilisé comme modèle.
Et parmi eux… Claude Monet lui-même.
Mais pour voir son tableau, « Maisons sur le Vieux Pont à Vernen », il faut se rendre au New Orléans Museum of Art, en Louisiane…
En revenant de Vernon et de la visite du cœur de la ville, encore riche de très anciennes magnifiques demeures, nous sommes repassés par Giverny.
Toujours beaucoup de monde, et pas d’implication de ma part.
J’étais encore en phase d’observation.
C’est aujourd’hui que les choses vont changer…
En regardant cette foule se pressant dans la maison, aux alentours et au cimetière, je me suis demandé…
Qui vient visiter sa demeure?
Vient-on pour la peinture, pour les jardins, par admiration pour Monet?
Ces personnes qui hantent les lieux rêvent-elles de marcher dans les traces du Maître, de retrouver les lieux qui l’ont inspirés?
Ou ont-elles juste envie de respirer le parfum des fleurs?
J’en parlais avec mon Capitaine.
Monet est dans ma vie chaque jour.
Il ne se passe pas une journée sans que je lise ou relise quelque chose le concernant, sans que je regarde l’une de ses œuvres.
Sans que je ne fasse référence à l’une de ses toiles ou que je pense à sa manière de voir les choses ou les couleurs.
En ce moment, c’est la saison des iris.
Il y en a partout à Giverny.
Tout devient symbole dans les allées, tout rappelle qu’il a vécu ici et a marqué à jamais les lieux.
Cet homme a magnifié tout ce qui l’entourait.
Peut-être ses admirateurs voient-ils leur escapade à Giverny comme je ressens la mienne: un pèlerinage.
Martine Bernier