C’est un peu comme les jours où il est prévu qu’elle prenne sa douche.
Il faut y passer de temps en temps, mais se faire laver du bout de la truffe au bout de la queue n’est pas la distraction préférée de Pomme, mon bichon havanais.
La visite chez le vétérinaire fonctionne à peu près selon le même scénario, à quelques détails près.
Pomme a pour l’instant une bonne santé…. et j’espère que cela durera très, très longtemps.
Une seule visite par an est donc nécessaire, au cours de laquelle sont programmés les vaccins et « le contrôle technique ».
Hier, en arrivant dans la salle d’attente, elle a, comme à son habitude, été happée par le festival d’odeur que son odorat canin arrive à capter, contrairement au nôtre.
Elle n’a pas eu le temps d’approfondir le sujet que, déjà, le vétérinaire nous faisait entrer dans la salle d’examen.
Hyper bien élevé (si, si!), mon Mogwaï a accepté sans hésitation de monter sur la balance pour contrôler son poids.
Puis je l’ai installée sur la table d’examen.
Au début, elle était plutôt contente de voir ce monsieur s’intéresser à elle en la caressant.
Elle a nettement moins aimé lorsqu’il s’est focalisé sur ses oreilles.
– Il y a un peu trop de poils dans le conduit auditif: je vais lui retirer cela!
Elle m’a adressé un regard légèrement inquiet.
Et moi, traîtresse, je l’ai rassurée d’un « ça va aller, ça va aller. »
Honte à moi.
L’assistante a bloqué la tête de mon bichon ahuri devant un tel manque de savoir-vivre, tandis que le vétérinaire lui épilait les oreilles sans lui laisser le loisir d’exprimer un quelconque désaccord, achevant son oeuvre par quelques gouttes nettoyantes que Pomme n’a pas du tout appréciées.
Le regard de Pomme me criait: « Mais il est fou, ce bonhomme! Il m’arrache les oreilles! »
Une fois l’épisode terminé, il a examiné ses dents.
Vexé, mon Mogwaï tentait vainement de s’extraire à cette intrusion dans son intimité buccale.
Mais déjà, un autre sujet attirait l’attention de son interlocuteur: « Les ergots sont trop longs, je vais les lui couper. »
Et hop, une nouvelle corvée pour Pomme qui, dans le quotidien, a tendance à ne pas se laisser toucher les pattes par n’importe qui.
Elle préfère tendre elle-même sa menotte poilue, délicatement, précieusement, copiant l’attitude de la Reine d’Angleterre lorsqu’elle salue les invités prestigieux venus lui rendre visite.
Là, il ne s’agissait pas de civilités.
En trente secondes, les ongles étaient coupés et le vaccin réalisé dans la foulée.
Contrairement à d’autres compagnons canins avec lesquels j’ai vécu dans le passé, Pomme n’est pas rancunière.
Mais ce matin, elle semble épuisée.
Par les effets du vaccin ou les émotions de la veille?
Je ne lui ai pas encore annoncé que, dans trois semaines, nous retournerons pour le rappel de ce vaccin nécessaire.
Mais cette fois, j’ai prévu une gâterie, histoire de lui remettre le moral à la sortie.
Martine Bernir