L’été, « la plus belle des saisons ». Vraiment?

Chaque année, c’est la même chose.
J’écoute les présentateurs météo nous annoncer d’un air réjoui de circonstance que « la température atteint un bon 30°! L’été est là! Nous sommes au-dessus des moyennes de saison! ».
A chaque fois, je m’attends à les voir danser la gigue ou à foncer chez leur directeur demander une prime pour la bonne nouvelle qu’ils viennent d’annoncer, sensée entretenir le moral du peuple.

Or, parmi le peuple en question, il y a moi et j’imagine beaucoup d’autres, résignés.
Ceux pour qui l’été est un moment compliqué à passer.
Ceux qui ne bondissent pas de joie lorsque la chaleur se fait étouffante, qui guettent la moindre averse rafraîchissante, qui écoutent tonner l’orage avec délice, qui surveillent le thermomètre avec insistance… dans l’espoir de le voir inverser sa courbe ascendante.
Ceux qui, bien sûr, n’osent pas trop avouer qu’ils ne se sentent pas à l’aise dans cette chaleur et cette moiteur estivale.
Ceux qui ne comprennent pas la phrase: « Tu ne pars pas en vacances cet été? Oh… je suis désolée pour toi… »
Caramba, non: ne le soyez pas!
Travailler alors que les 3/4 de la population a pris le chemin de l’exode n’est pas un pensum!
C’est même l’un des bons plans de l’été!
D’autant que, quelques semaines plus tard, quand la température sera revenue à de meilleurs sentiments et que les touristes auront déserté la route des vacances, ce sera notre tour de partir…

C’est la première fois, cette année, que je soupire contre l’été, ce qui m’arrive inexorablement au moins une fois par an.
Ce qui m’a poussée à le faire?
L’apparition de l’Ennemi Numéro 1, de celui qui transforme l’été en cauchemar.
Le moustique.
Le moustique bien dodu de nos contrées, fils spirituel de l’Homme Invisible et de Gargantua.
Celui qui a le chic pour empoisonner vos nuits, pour agacer et traquer ses victimes potentielles.
Celui qui, bien que vous soyez pacifistes convaincus, vous fait rétablir la peine de mort avec sentence immédiate et indiscutable dans le cadre de votre chambre.
Enfin…  dans le meilleur des cas.
Encore faut-il pouvoir attraper le condamné.
Car le bougre n’a pas son pareil pour échapper à l’ennemi: Vous. 
A la moindre démangeaison soutenue, au moindre « bzzzz » suspect, vous rallumez la lumière, vérifiez chaque recoin, secouez vos draps, allez jusqu’à sprayer quelques rasades de produit insecticide….
Produit qui n’étouffe que vous puisque, dès que la lumière est éteinte, le ballet recommence.
Au matin, lorsque vous émergez difficilement d’une nuit plus qu’agitée, vous n’avez qu’une envie: tout mettre en oeuvre pour que la suivante soit plus calme.
Ce qui vous pousse à transformer votre chambre en terrain de grandes manoeuvres militaires parfumé à la citronnelle.
C’est ce que j’ai fait.
Une fois mes préparatifs terminés, j’ai refermé la porte… et j’ai croisé le regard de Pomme.
Qui n’a pas apprécié plus que moi la nuit d’insomnie.
Mais qui semble me tenir pour unique responsable du dérangement nocturne infligé à chaque membre de la maisonnée.
La vie est ingrate.

Martine Bernier

 

 

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