Ces derniers temps, la presse parle du chanteur Renaud.
Je n’aime d’ailleurs pas ce que j’entends.
De mon côté, à chaque fois que l’on évoque son nom, je repense à une anecdote que j’ai partagée avec lui.
C’était en 1989, lors de l’une des éditions du Festival Rock de Leysin, dont j’ai déjà parlé ici.
Je travaillais pour un journal régional, j’habitais Leysin, et je m’étais débrouillée pour obtenir une accréditation me permettant d’évoluer librement dans l’enceinte du festival.
Le jour du concert de Renaud, j’étais présente lors de sa répétition.
Devant la scène, il y avait quelques fans, des personnes travaillant dans l’enceinte de la manifestation…. et moi.
Lorsqu’il a eu terminé de faire ses essais de voix et de micro, il s’est approché du groupe qui lui a réclamé des autographes.
J’avais à la main mon éternel carnet de notes et mon stylo.
Un stylo en argent qui me suivait partout à l’époque, et auquel je tenais.
Avisant l’objet en question, il m’a demandé s’il pouvait me l’emprunter.
En ajoutant:
– Il est beau! Promis, je vous le rends après! Vous êtes journaliste?
– Oui et non… je débute.
– Vous êtes d’ici?
– Oui, j’habite Leysin.
– Vous travaillez pour quel journal?
– Un journal régional: le « Journal du Chablais ». Je ne vous demande pas si vous le connaissez!
Il avait ri en me disant qu’il n’y avait pas de petits journaux, seulement parfois de petits journalistes.
Nous avons parlé un peu, il m’a dit confié ses impressions sur le festival auquel il était heureux de participer.
Et puis… les choses se sont précipitées, il a été très sollicité et est parti… avec le stylo.
Je m’étais fait une raison: mon compagnon de notes allait poursuivre son chemin avec un poète, c’était pour lui une promotion!
Le soir, il a beaucoup plu pendant son concert.
Et lui, compatissant avec son public, s’est versé une bouteille d’eau sur la tête pour se mettre à égalité avec nous!
Un moment inoubliable du festival…
Un jour ou deux après la fin de la manifestation, j’étais chez moi avec mes enfants lorsque quelqu’un a sonné à la porte.
En ouvrant, je me suis trouvée face à un jeune homme.
– Bonjour! Est-ce que vous êtes la journaliste qui travaillez pour le journal de la région?
– Oui…
Il a poussé un soupir de soulagement:
– Pfou… j’ai eu un mal fou à vous trouver! Avant de partir, Renaud nous a demandé de vous chercher pour vous rendre ceci.
Et il m’a tendu mon stylo.
Je l’ai remercié chaleureusement.
J’ai été doublement touchée, par le fait que Renaud se soit préoccupé de ce détail et que ce garçon ait vraiment remué ciel et terre pour me retrouver.
Aujourd’hui, quand je pense à Renaud, je repense à cette anecdote.
Pour moi, c’est un poète… et un homme qui a du coeur.
Martine Bernier
2 réflexions sur “La gentillesse de Renaud”
Oh ! Et vous avez retrouvé votre beau stylo . Merci pour cette touchante anecdote sur le chanteur Renaud lors de sa tournée « Visage pale » en 1989 (l’époque ou il chantait « La mère à Titi » sur un arbre géant , mémorable ! ) .Un grand monsieur d’une belle gentillesse si j’en crois votre joli souvenir . Je découvre ainsi votre blog.
C’est vrai que je garde le souvenir d’une belle personne. Et je vois que vous êtes un connaisseur du répertoire de Renaud! J’espère que vous aurez plaisir à vous promener dans les allées d’Ecriplume…