Aujourd’hui, lorsque vous ouvrez un compte quelconque sur Internet, il vous est demandé de choisir un pseudo.
Le pseudonyme est rentré dans nos habitudes.
Mais il a eu une vie avant notre époque…
Par le passé, de nombreux écrivains ont parfois renoncé à leur nom pour signer certaines oeuvres.
En s’avançant masqués à la rencontre de leurs lecteurs, beaucoup d’entre eux se protégeait de l’intolérance du pouvoir politique ou de la pudibonderie ambiante.
Certains exemples sont célèbres:
– Montesquieu, en 1721, fit paraître anonymement ses « Lettres Persanes ».
– Voltaire a utilisé dans son oeuvre 175 pseudonymes différents parmi lesquels Hume, Caille, Passeran ou Docteur Akakia.
– Pendant l’Occupation, de grands écrivains entrèrent en Résistance en utilisant leur nom de guerre. Forez, c’était François Mauriac. Aragon était François la Colère, Jean-Paul Paulhan était Lomagne et Vercors était Jean Bruller.
– Dans le domaine de la littérature, l’exemple le plus célèbre fut Romain Gary, seul auteur à avoir obtenu deux fois le Prix Goncourt, en 1956 pour « Les Racines du Ciel » et en 1975 avec « La vie devant soi » publié sous le pseudonyme d’Emile Ajar. Il avait voulu faire un dernier pied de nez avant de quitter volontairement ce monde, à tous les critiques qui avaient cessé de croire en son talent.
– Impossible de ne pas citer Boris Vian qui écrivit des parodies de romans noirs américains (« J’irai cracher sur vos tombes », « Les morts ont tous la même peau », « Et on tuera tous les affreux » et « Elles se rendent pas compte ») sous le nom de Vernon Sullivan. Le nom de Bori Vian n’était cité que comme traducteur…
Martine Bernier