Un coup de téléphone hier, dans la soirée.
A l’autre bout, une personne de ma famille qui, en principe, ne m’appelle que pour m’annoncer de mauvaises nouvelles.
Ca n’a pas manqué.
Sa première phrase a été rituelle:
« Dis, tu as connu X? »
Je sais à ces mots que X est parti.
Cette fois, j’ai eu un choc.
Il s’agissait d’un homme né la même année que moi, que j’ai connu lorsque j’avais 20 ans, dans les premiers temps de ma vie en Suisse.
Nous étions un petit groupe de jeunes sensiblement du même âge, dont il faisait partie.
C’était un géant aux cheveux blonds bouclés et aux yeux d’or.
C’était surtout l’un des êtres les plus gentils qu’il m’ait été donné de rencontrer.
Un homme bon.
Il a perdu la vie la semaine dernière, dans la montagne.
J’ai de la peine, j’imagine le chagrin de sa femme et de sa famille déjà très éprouvée par d’autres drames.
Il ne faut pas croire que l’on oublie ceux que l’on a côtoyés à l’un ou l’autre moment de nos vies et qui ont été bons avec nous.
Ils sont là, quelque part dans notre mémoire.
Nous les espérons heureux.
C’est le deuxième garçon de la petite bande à s’en aller.
Et avec lui s’envole un peu de ma jeunesse.
Martine Bernier
2 réflexions sur “L’appel”
Tu lui as fait un super hommage, merci Martine
J’imagine combien tout le village doit être assommé de tristesse, si j’en juge d’après mon propre chagrin, moi qui ne l’avais plus vu depuis plusieurs années. Je suis profondément désolée et triste…